Boko Haram n’était donc pas mort ? Auquel cas, il n’aurait pas réussi à faire autant de carnage au Nigéria. Une trentaine de soldats ont payé de leur vie une attaque meurtrière menée par les sbires de la secte islamiste le 30 août contre une base militaire dans le Nord-Est du pays. Ce raid est le 3e du genre, mené en mi et fin juillet et en début août, avec une malheureuse efficacité dans la mise à mort des combattants nigérians.
Et la horde débarque généralement, comme ce fut le cas ce 30 août meurtrier, avec un arsenal bien étoffé, composé d’armes lourdes et d’équipements qui obligent les soldats nigérians à battre en retraite avant de revenir pour affronter leurs adversaires.
Voilà donc les constantes, après cette recrudescence de la furie de ces fous de Dieu :
– Boko Haram semble s’être ressuscité.
– Boko Haram a retrouvé du poil de la bête, avec l’arrivée de Abou Mosab Al Barnaoui, reconnu comme étant le successeur de Abubakar Shekau. L’homme semble avoir injecté du sang et des idées neufs dans les veines du monstre meurtrier.
– Boko Haram a apparemment les moyens de sa politique. Puisqu’il a renoué avec ses anciennes habitudes : les attaques frontales, armes. Une chose qu’il avait laissé tomber après les lourdes pertes que l’armée nigériane lui a infligées, préférant se rabattre sur les scélérates bombes humaines.
– L’armée nigériane semble être un peu submergée et prise au dépourvu par l’audace et la puissance de feu de son ennemi de tous les jours.
D’où il est nécessaire de remobiliser les troupes et les moyens pour contrer la « renaissance » de ce regroupement de criminels à cause duquel 20 000 personnes ont perdu la vie au Nigéria. D’abord, il est impérieux d’équiper les positions militaires nigérianes de façon conséquente pour faire face à ces raids dans les tous les Etats du Nigéria. Ce qui aura l’avantage de limiter les pertes en vies humaines dans les rangs des « boys ».
Ensuite, il faudra aussi identifier la fontaine de jouvence où sont allés boire les fanatiques de la secte. Même s’il est fait cas d’armes récupérées lors des précédentes attaques, il est tout de même curieux que la secte ait cette puissance de feu entre ses mains. N’y a-t-il pas d’autres fournisseurs, que ce soit en moyens financiers ou matériels ? A ce propos, ne pas oublier que Boko Haram se réclame être une faction de l’Etat islamique pourrait aider à la compréhension.
Enfin, il serait vraiment dommage qu’à quelques mètres de l’extinction de cette flamme meurtrière, elle reprenne grâce à on ne sait quelle arrivée d’oxygène. Le président Muhammadi Buhari doit donc se relever de son fauteuil présidentiel et se pencher sur ce sursaut de l’agonisant qui ressuscite.
Ahmed BAMBARA
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