Au lendemain des assauts pour la reprise des camps de Boulkessi et de Mondoro, l’armée malienne a entamé avec le soutien d’armées alliées des recherches pour retrouver des dizaines de soldats disparus à l’issue de combats contre les djihadistes, parmi les plus meurtriers depuis mars 2019.
Selon un bilan officiel provisoire, les intenses combats qui ont opposé l’armée malienne et les terroristes se sont soldés par la mort de 25 soldats maliens et de plusieurs dizaines de blessés. Par ailleurs, quinze terroristes ont été abattus. Mais au-delà de ce bilan qualifié de lourd par l’état-major malien on redoute un chiffre beaucoup plus accablant. Car selon le gouvernement malien, plus d’une soixantaine de soldats et même 78 selon une source sécuritaire manquent toujours à l’appel.
Notons que seuls 13 soldats maliens en auraient échappé dans des circonstances qui restent confuses avant l’intervention des forces spéciales maliennes et de leurs alliés, soutenues selon une source diplomatique par des frappes aériennes de la force française anti djihadiste Barkhane.
Motif supplémentaire d’alarme: les djihadistes se seraient emparés d’importantes quantités d’armes, de munitions et de matériel.
Les forces maliennes n’avaient pas connu un tel bain de sang depuis le 17 mars quand une attaque djihadiste contre un camp de l’armée à Dioura (Centre) avait fait près de 30 morts.
Selon plusieurs observateurs, cette attaque constitue aussi une claque pour la Force conjointe du G5 Sahel créée en 2017 par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad pour faire face à la propagation de la menace à travers la sous-région. Le bataillon malien attaqué à Boulkessi relevait de cette Force conjointe encore embryonnaire. Cette dernière n’avait encore jamais subi d’aussi lourdes pertes.
Mais, selon les éléments disponibles, les combats ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi quand des assaillants montés sur des véhicules équipés d’armes lourdes ont attaqué Boulkessi et Mondoro, à une centaine de kilomètres de distance. Le secrétariat de la Force conjointe a désigné les assaillants comme appartenant à Ansaroul Islam, un groupe accusé de semer la terreur dans le Nord du Burkina voisin. Une opération conjointe Mali-Burkina appuyée par Barkhane continuait les opérations de ratissage mercredi, selon une source diplomatique qui s’est confiée à l’AFP.
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