Attentat contre Emmerson Mnangagwa au Zimbabwe : Qui en veut à la peau du crocodile ?

Attentat contre Emmerson Mnangagwa au Zimbabwe : Qui en veut à la peau du crocodile ?

Bulawayo, 2e ville du Zimbabwe et fief de l’opposition, le MDC. Samedi 23 juin, alors que le président Emmerson Mnangagwa venait d’électriser une foule, par un meeting et qu’il lui disait au revoir, le périmètre est soufflé par une explosion. Peur-panique, les blessés, y compris des proches du pouvoir, notamment les deux vice-présidents Kembo Mohadi et Constantino Chiwenga, ainsi que des caciques de la ZANU/PF le parti présidentiel soit une cinquantaine sont évacués. Le chef de l’Etat est sain été sauf. Dans sa longue de la vie de guerrier et de combattant contre le colonisateur, et de grand securocrate, qui a mâté des rebellions au Zimbabwe, Emmerson s’est fait beaucoup d’ennemis, et ce n’est pas la première fois qu’il échappe ainsi à un attentat ad hominem.

Ainsi en est-il des massacres de 20 000 civils de l’ethnie Ndebete qu’il commit avec Constatino Chiwenga dans le Matabeland entre 1983-1984. Comment ne pas mentionner la sanglante répression post-présidentielle de 2008, dont on lui attribue la responsabilité, en tant que ministre de la défense de l’époque. Depuis ce temps, le «crocodile» aura hérité des 7 vies d’un chat. Des tirs contre son domicile, des tentatives d’empoisonnement, «par cyanure mis au moins 6 fois par effraction dans son bureau», avoue le miraculé de samedi. La question qui turlupine les esprits est bien sûr : à qui aurait profité ce régicide ? On indexe un groupe de mécontents de la ZANU/PF, qui n’auraient toujours pas digéré l’éviction de Robert Mugabe par Emmerson Mnangagwa, via l’ex-chef d’état-major Constantino Chiwenga, aujourd’hui vice-président. Une tentative de révolution de palais ? Pour certains, la façon dont on a humilié Papy Bob en le poussant vers la porte, et son remplacement par Mnangagwa est injuste.

D’autres pistes sont explorées par les fins limiers du pouvoir, qui visent également une vengeance des parents des victimes assassinés par le président Emmerson durant sa vie passée. A moins que ce ne soit tout simplement, l’opposition le MDC, divisé depuis la mort de son icône Morgan Tsvangirai qui a tenté de jouer un va-tout, aussi désespéré qu’inutile ! Toujours est-il qu’à un mois et demi de la présidentielle, à laquelle Emmerson est candidat à sa propre succession, cet attentat repose la question de l’après-Mugabe qu’on croyait réglé. En effet, camarade Bob a quitté le pouvoir sous les coups de boutoir des vétérans de l’armée et de son propre parti la ZANU/PF. Celui-là même qui a commis le coup d’Etat soft, le général Constantino Chiwenga, est vice-président, alors qu’il a été le patron de l’armée. Soit ce sont des éléments «allogènes» qui ont ourdi ce coup de Jarnac, soit, Chiwenga, ne maîtrise plus le système sécuritaire. A moins qu’il n’y est vraiment un profond malaise au sein de la ZANU/PF, dont certains souhaitent l’adoubement électoral d’Emmerson, alors que d’autres l’excréent ! Qu’importe, à 75 ans le vieil «crocodile» sait que les eaux Zimbabwénnes sont devenues très dangereuses, et lui  président, si vulnérable.

Sam Chris

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