Attentat-Kamikaze à Tunis : Depuis 2015, les démons djihadistes somnolaient

Attentat-Kamikaze à Tunis : Depuis 2015, les démons djihadistes somnolaient

Il n’y a pas que le président Caïd Essebsi qui doit à la fois être affecté et très en colère contre cet attentat-kamikaze d’hier 29 octobre à Tunis. La bourgmestre de Tunis, Souad Abderrahim, élue le 3 juillet 2018, doit l’être doublement : femme-maire, et élue sous la bannière du parti islamiste Ennhada, la formation politique membre du pouvoir, mais toujours soupçonnée à tort ou à raison d’être un parti-Janus. Car l’attentat de ce 29 octobre, sur l’Avenue Habib Bourguiba, la plus grande de Tunis a été perpétrée par une passionaria islamiste. Cible visée : les policiers en faction non loin de l’hôtel Africa et de l’ambassade de France et du ministère de l’intérieur.

S’il n’y a pas de victimes, on dénombre 9 blessés et la kamikaze a été tuée par la déflagration de sa charge explosive. 7 ans après les fragrances du printemps tunisien, et 3 ans après les attentats du Musé du Bardo le 18 mars 2015 et du Port-El-Kantaoui de Sousse le 26 juin 2015, lesquels avaient fait respectivement 24 et 39 victimes ou les attaques de Ben Guerdan à la frontière libyenne, en mars 2016, les vieux démons tunisiens, du moins, les katibas ou ce qui tient lieu de cellules dormantes, se réveillent bruyamment.

Qui est derrière cet attentat, dont le mode opératoire, utilisation de kamikaze et de bombe artisanale, n’est pas sans rappeler, celui de l’avenue Mohamed le 24 novembre 2015, qui avait tué 13 agents de la garde présidentielle ? Non encore revendiqué à l’heure où ces lignes étaient tracées, plusieurs pistes sont privilégiées. Notamment, celle de l’Etat islamique, via la branche de Seifdine Rezgui ou encore d’Ansar Al-Charia, de Kamel Zarouk, célèbre prêcheur réputé charmer les femmes, et donné pour mort à Raqqa en Syrie.

Depuis des mois, les djihadistes tenaillent le 15e parallèle, et l’accalmie en Tunisie et dans d’autres pays frappés jadis par le terrorisme n’est qu’une paix fourrée. Ce n’est pas faute d’avoir pris de vigoureuses mesures : état d’urgence décrétée, déploiement de militaires partout y compris sur le mont Chambi, en passe de devenir un sanctuaire djihadiste, puisque de nombreux éléments s’y sont retranchés. En outre Africom avec les Etats Unis d’Amérique collabore étroitement avec la Tunisie. En frappant encore en plein centre de Tunis, les terroristes touchent là où ça fait mal puisque cet attentat ne peut que faire fuir  les  touristes, un secteur qui rapporte beaucoup dans le trésor public du pays. Mais cet attentat-kamikaze vient aussi mettre au goût du jour que la lutte contre la nébuleuse terroriste, n’est jamais gagnée une fois pour toute. Elle frappe toujours, au moment où l’on s’attend le moins. Et dans cette Tunisie où le pouvoir est partagé avec Ennhada, parti islamiste, dont on suppose qu’elle aurait pu faire épargner le pays des affres de ces tragédies, on se rend compte que la logique des djihadistes échappe à toute logique. La solution est la vigilance, la lutte armée le renseignement, et le combat contre la pauvreté.

La Rédaction

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