Attentats- suicides au Niger:  Cris d’halali d’un Boko Haram affaibli ?

Attentats- suicides au Niger: Cris d’halali d’un Boko Haram affaibli ?

 

Tout à coup à Diffa, ce lundi 4 juin 2018, ce fut encore l’enfer, amené par des tueurs qui se croient investis d’une mission, celle d’ éradiquer la civilisation du Blanc. Encore Diffa, une des villes-souffre-douleurs de cette horde sanguinaire !

Deux femmes et un homme illuminés et voici trois attentats-suicides dans cette ville nigérienne, pas loin du Nigéria. 9 morts et 37 blessés. Parmi les victimes, des élèves d’une école coranique. Des enfants, des civils. Pas des militaires. C’est la preuve que Boko Haram est en train de claudiquer, affaibli. La meute du chacal serait-elle réglée comme une horloge, frappant selon une temporalité bien huilée ? On est tenté de le croire car, il y a quasiment deux années, le 5 juin 2016 la ville de Bosso grande de 50 000 âmes était occupée par la secte islamiste, après un week-end des plus meurtriers : 32 morts côté forces de l’ordre nigérienne, une centaine de tués civils et 35 pick-up volés. Le 19 janvier 2018, la ville de Toumour avait été la cible de Boko Haram qui avait tué 7 soldats nigériens et emporté 15 véhicules. Quoi qu’il en soit, les villes de Bosso, Toumour et Diffa au Niger frontalières avec le Nigéria, reçoivent régulièrement les estocades sanglantes de la secte islamiste. Certes, dans cette guerre asymétrique ces sicaires drogués de fausse religiosite avait habitué au monde à toutes les abjections possibles, mais depuis plusieurs mois maintenant, que ce soit au Tchad ou au Nigéria, ils ne reculent devant aucun sacrilège pour semer la mort.

En effet, cette scène de femmes qui se font exploser devant une école coranique, bondée d’enfants, dans le but de leur faire mal est surréaliste et enlève, détruit tout ce qui reste de crédit et d’humanité à cette secte. Pour un phénomène qui s’est donné pour nom «la civilisation occidentale est une damnation», il est curieux, voire contradictoire, qu’il vienne à s’en prendre à une école qui est censée véhiculer les valeurs de ce qu’il défend. C’est à n’y rien comprendre que ceux-là mêmes qui privilégient la scolarisation par les Medersa, canardent les élèves qui y sont. Preuve que Boko Haram, ne croit pas a Dieu, peut-être au diable, car aucune religion ne peut prôner d’ôter la vie d’autrui. Mais il y a encore une autre lecture de ce semblant de regain sanguinolent de Boko Haram. Sous réserve d’inventaire, et de la réalité du terrain, on aura constaté, qu’avec les différentes opérations de dératisation, que ce soit à Damasak, Damaturu, Kolofata ou dans la forêt de Sambissa, Boko Haram n’a plus sa puissance de nuisance de jadis. Ce genre de baroud d’honneur pourrait être des coups d’éclats, voire des cris d’avant halali, ce cri ultime de la bête qu’on achève. Les derniers soubresauts d’un monstre, qui se débat, sentant la fin inévitable.

En tout cas, ça ressemble au signe d’une perte de vitesse d’une secte qui a en plus perdu le Nord. Attaqué sur plusieurs fronts, pris en tenaille entre les serres des pays qu’il s’était fixé pour objectif de terroriser, il a été progressivement dépouillé de ce qui faisait sa force, amputé de toutes parts et perdant peu à peu le souffle. Asphyxié, il était presque passé sous éteignoir et ses traces ont disparu peu à peu dans les lignes de l’actualité des actes terroristes.

Le voilà donc obligé de recourir aux moyens basiques du terrorisme pour se rappeler au souvenir des Nigériens et des Nigérians par des actes désespérés. Acte désespéré, certes, mais qui font néanmoins des défunts et atteignent l’objectif matricielle de tout terroriste : semer la terreur dans les esprits. Il faudra donc aux pays où Boko Haram opère de maintenir la vigilance et de rechercher les tessons qui se cachent sous les cendres de la secte afin de l’éteindre définitivement. Le Niger, le Tchad, le Nigéria doivent donc maintenir l’état de vigie permanente et les armées du Niger et du Nigéria doivent surtout mener des actions communes, pour réduire ce monstre à sa plus simple expression, en attendant son éradication qui sera le fruit d’un travail long et patient .

Ahmed BAMBARA

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