Attente des résultats au Liberia :  La NEC sous haute  surveillance

Attente des résultats au Liberia : La NEC sous haute  surveillance

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a raison de se féliciter de la tenue du scrutin au Libéria. Dans un communiqué, il a salué la tenue pacifique du second tour de la présidentielle et félicité tous les acteurs qui y ont pris part. Comme à toutes les élections en Afrique, la voix des nombreux observateurs internationaux est attendue pour savoir quelle saveur, quelle note sera donnée au processus électoral. A sa suite, le chef de la délégation du NDI, l’ancien président nigérian GoodLuck Jonathan s’est fendu aussi d’un discours laudateur sur la transparence du scrutin du 26 décembre, en se piquant même d’indiquer le probable taux de participation qui tournera selon lui autour de 55% voire plus.

C’est devenu une habitude, une ritournelle inéluctable, incontournable, laquelle venait généralement clôturer en beauté les scrutins, un assaisonnement qui donnait un goût d’acceptable au processus. A quelques exemples près, l’ antienne de ces observateurs est mutatis mutandis partout: «Les élections se sont déroulées dans la transparence,… exceptées quelques cas de fraudes lesquelles ne sont pas de nature à changer les résultats du vote… et tuti quanti». Sauf le cas récent du Kenya où les formules aux tournures de «happy  end» ont été cassées par la cassante décision de la Cour suprême de reprendre les élections, la plupart du temps, les observations n’étaient pas remises en cause.

Mais au Libéria, ce n’est pas forcément la coloration du regard des observateurs qui est dans l’angle des attentions. Celle qui est réellement surveillée comme un unijambiste au bord d’un précipice, c’est bien la Commission nationale électorale (NEC). L’administration électorale est sous haute surveillance. Car, en réalité, c’est d’elle que dépend une issue heureuse de ce second tour.

Antonio Guterres  a bien raison d’espérer « que la volonté des électeurs sera respectée et qu’un transfert de pouvoirs se réalisera sans entrave dans les délais prévus par la Constitution». Mais c’est à l’organe chargé de rendre publique cette expression de la volonté des Libériens de se montrer exempt de tout reproche et de publier des résultats vraiment en accord avec les désirs des bulletins de vote. La NEC a vu son image écornée lors du premier tour le 10 octobre, lorsque le 3e arrivant, Brunskin a posé des recours, et surtout, cette fameuse NEC a vu les suspicions grandir à son encontre, lorsque la Cour suprême, lui a intimé l’ordre la veille, c’est-à-dire le 6 novembre de ne pas tenir le second tour le lendemain. Pour une mise en cause, c’en fut une. La NEC libérienne marche donc sur des œufs, et elle n’ignore pas que si en amont de toute élection elle est au centre des bagarres, pour la mère du scrutin, le corps électoral, selon que le fichier est propre ou pas, elle est encore plus en aval, avec la publication des résultats provisoires. Les commissions électorales, ont toujours été au cœur des crises postélectorales. La NEC est prévenue.

Le Libéria vient de très loin. Après l’ère de Ellen Johnson Sirleaf, le pays est train de parfaire sa mue vers une vie démocratique, une bonne alternance à la tête de la nation. Cet élan ne mérite pas d’être cassé par les tâtonnements ou la mauvaise gestion de quelques hommes et femmes. La NEC doit se rendre compte que la destinée de tout un peuple pèse sur les épaules de ses commissaires, selon qu’ils seront probes ou stipendiés. In fine, les Libériens ont le regard fixé sur ceux-ci. Et au bout du rouleau, la balle finale retombera dans le camp des Libériens. A eux de se libérer de cette cage qui menace de se refermer à nouveau sur eux par une conduite responsable .UNe

Ahmed BAMBARA

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