Bala Sakandé, élu président du MPP : Le dauphin constitutionnel et… naturel de Roch pour 2025

Bala Sakandé, élu président du MPP : Le dauphin constitutionnel et… naturel de Roch pour 2025

En 2017, après le décès de Salif Diallo, Roch avait choisi Bala Sakandé comme son dauphin constitutionnel en le hissant sur le perchoir. 4 ans après, le voilà comme son dauphin naturel via la présidence du MPP. A moins que le congrès d’investiture de 2024 ne dise le contraire… on verra.

Team ABS (équipe Alassane Bala Sakandé) flocage sur des tee-shirts de certains de ses proches, des sorties osées où il se prononce souvent à rebrousse-poil sur la ligne officielle du MPP, des relations à peine cordiales avec d’autres jeunes du parti suspectés d’être ses réels ou fantasmés adversaires pour Kosyam comme Bachir Ouédraogo ou autre Eric Bougouma, de temps en temps quelques groupes de jeunes qui se réclament de la coterie «Bala, président 2025» recadrés par Bala alors que, lui-même, souvent dans ses comportements se moule carrément dans le Faso Dan Fani et du dauphin constitutionnel qu’il est, et celui du dauphin naturel du MPP pour 2025, bien avant le congrès de ce week-end.

Difficile donc qu’il puisse dire qu’il ne pense pas à Kosyam en se rasant chaque matin. Alors quant à l’issue de ce congrès extraordinaire des 24,25 et 26 septembre, Bala Sakandé a été désigné président du MPP, en remplacement de Simon Compaoré, qui a accepté de prendre sa retraite et qui a été élevé au rang de président d’honneur, c’est assurément une aspiration profonde de l’ex-banquier de la BIB (actuel UBA) qui se concrétise, car il est désormais dans l’antichambre de la présidence, quoiqu’on soit à 4 ans de l’échéance, et en politique si tout est sûr, rien n’est sûr également. Si près et si loin de Kosyam.

Une revue de détail du Bureau politique montre d’ailleurs que ce sont des «Simonistes» et des «Rokistes» qui le composent. Un savant dosage entre les fidèles des 2 icones du MPP, avec souvent même de l’inédit comme l’entrée de Jean-Claude Sanou, ex-dircab de Soungalo Ouattara, qui a démissionné, il y a quelques jours, et qui rentre dans le saint des saints au BEN, et c’est un signal fort d’abord que Roch ne se représentera pas, mais surtout qu’il veut une dévolution du pouvoir à ses ouailles.

Que ce soit Clément Sawadogo, proche de Simon et de Roch, les Marshall Ilboudo, Salif Tiemtoré, Stanislas Ouaro, ce sont tous des protégés du président du Faso. En confiant les rênes des questions électorales à Mathias Tankoano (qui a démissionné de la présidence du CSC), Roch aménage véritablement le MPP pour une alternance dans l’alternance en 2025.

Voilà Bala Sakandé pour qui la probabilité est élevée pour qu’il soit le porte-étendard du MPP dans 4 ans malgré la clause trompe-l’œil qui dit que ce n’est pas forcément le patron du parti qui sera oint. Un dauphin est par essence un pushing-ball et pour les adversaires et pour des camarades du parti. Bala devra donc avoir le dos large slalomant entre ses atouts et faiblesses.

Les avantages de Bala, c’est sa jeunesse, son entregent, ses initiatives bonnes ou mauvaises, et surtout son parrain : Roch. Un président du Faso qui le materne depuis l’université, jusqu’à l’Assemblée nationale, perchoir sur lequel, on a dû fignoler négocier et in fine imposer au domicile du chef de l’Etat tard lors d’une nuit de septembre 2017 pour qu’il s’y asseye. Roch, c’est l’atout imparable de Bala. Et du haut de la présidence de l’AN, il a un piédestal pour étoffer ses dividendes politiques, il a le nerf de la guerre, l’argent et il en aura davantage, ayant désormais le gouvernail de l’appareil MPP. Il tente de faire rêver la jeunesse, à travers mouts actions, en leur faveur, comme son action de volontariat.

Son talon d’Achille demeure son spontanéisme qui vire parfois au dérapage, il lui faut rasséréner ses rapports avec certains camarades du MPP. Rassembler et encore rassembler doit être son leitmotiv, surtout que le MPP s’est agrandi avec le sabordage des mille et un partis politiques. Il y a trop de monde au MPP, ce qui devrait d’ailleurs réjouir le parti, sauf que cet ersatz de militants venus de partout cache de véritables situationnistes (c’est la politique certes), et en 2023, 2024, nombreux sont ceux qui repus grâce à des strapontins ministériels ou directionnels et leurs réseaux vont tourner casaque, et devenir de redoutables adversaires du MPP et de son dauphin. Ils trahiront Roch et migreront vers d’autres cieux, ou resteront en négociant leur place pour préparer 2030. Pour dire que d’ici 2025, le paysage politique peut se rédécomposer complètement. Enfin, le chemin de la présidence n’est jamais une promenade de santé, Bala a des ambitions kosyamiennes, son parcours les 4 prochaines années sera aussi semé de ronces.

Croyant, Bala doit également avoir constamment en tête que le pouvoir surtout suprême, c’est Dieu qui le donne. Roch l’a propulsé sur le marche-pied du palais prézidentiel, il lui donne toutes ses chances, c’est Dieu qui décidera. Bala devrait d’ailleurs mettre en sourdine, ce qu’il a dans les tripes actuellement, c’est-à-dire s’asseoir sur le fauteuil présidentiel, et serait bien inspiré de crapahuter dur pour que son pygmalion politique réussisse ce second quinquennat, ce sera une raison de plus pour l’imposer et le faire élire en 2025. Essayer déjà de faire précampagne en occultant l’actuel mandat de son mentor, dirimerait ses chances pour l’impérium.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR