La réalité rattrape toujours la rhétorique et tous les subterfuges, surtout en politique. Que n’a-t-on pas fait au Pastef pour maintenir son totem comme le seul présidentiable de février 2024 ? Marches-meetings sur Dakar, stoppés à Kolda, arrestations de Sonko, emprisonnement à son domicile de Keur Gorgui, grève de la faim, hospitalisation, menaces de «catastrophe», si Sonko n’était pas réinscrit sur la liste des éligibles par la justice. Las !
Le leader du Pastef est bel et bien out, et quand bien même, il aurait été réintégré, à 3 mois d’une telle échéance, qu’y pourra-t-il faire, malgré sa popularité auprès de la jeunesse sénégalaise ?
D’où ce «plan B» à l’issue du conclave du parti ce dimanche 19 novembre 2023, une réunion qu’on a dit houleuse, car il y avait le camp de ceux qui maintenaient mordicus Sonko et les autres en particulier un groupe de 4 candidats qui y voyaient une course éperdue. Les seconds l’ont emporté, et voici venus les jours de Bassirou Diomaye Faye qui remplacera Sonko, pour cette échéance cruciale de février prochain.
Un choix qui n’est pas fortuit, car Diomaye Faye est un fidèle lieutenant de Sonko, un long compagnonnage lie les 2 personnalités, depuis la direction générale des Impôts, où tous 2 sont des inspecteurs, jusqu’à la création du PASTEF, il y a 9 ans. «BDF» comme l’appellent les intimes, a une carrière syndicale et politique qui lui permet de remplacer son mentor.
La prison, ça le connaît, puisque pour un Tweet sur les réseaux sociaux contre le pouvoir, il avait été condamné en sursis en avril 2023. Mais, si les 4 candidats, au cours de la réunion, ont pu convaincre les autres, c’est parce que l’impétrant a les qualités d’un leader engagé.
Maintenant, reste à répondre à la grande interrogation suivante : le Blitzkrieg politique que charriait Sonko, se déportera-t-il sur Diomaye Faye ? Autrement dit, aucun leader politique fusse-t-il si populaire, n’est pas le propriétaire de ses militants, ni de leurs voix. Dans ce cas, est-ce que ce candidat par défaut qu’est Bassirou Faye pourra-t-il capitaliser la sympathie qui colle à la peau de Sonko ? Peut-être que ce n’est pas un hasard si concomitamment à cette pichenette de remplacement au PASTEF, la candidature de Fadel Baro, l’ex-gourou du mouvement «Y en a marre» à la même présidentielle est un signe des temps ? Et si les 2 faisaient un ticket commun, soit l’un désiste à la dernière minute pour l’autre, ou ils trouvent un scénario pour contrer le candidat du pouvoir, Ba Amadou. Tout ceci tient à des échafaudages, mais, on peut dire que le PASTEF a vu juste, en snobant la politique de la chaise vide pour être présent à ce rendez-vous, même avec un candidat de substitution. Lequel au pire des cas, préparera le terrain pour Sonko en 2030 ! encore faut-il passer sous les fourches caudines des parrainages pour Diomaye.
La REDACTION
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