Alors que la polémique sur l’épique et meurtrière bataille de Tinzaouatène n’est pas encore retombée, voilà qu’une sortie disons-le tout net, malencontreuse, inopportune et jurant avec tous les codes diplomatiques vient en rajouter.
En effet, après l’affrontement entre le 25 et le 27 juillet 2024, entre le CSP-JNIM # FAMa-Wagner, à la frontière Mali-Algérie, on a tout entendu. Et la guerre des communiqués s’en est suivie, ce qui est normal en l’espèce.
Mais voilà que l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal s’est fendu d’un commentaire de soutien aux terroristes de Tinzaouatène, via sa page Facebook, en commentant une interview d’Andriy Yusov, porte-parole de l’Agence de renseignement ukrainien. Par ce bout de phrase : «Le travail se poursuivra, il y aura d’autres résultats». Si ce n’est pas un aveu de caution aux terroristes, ça y ressemble !
Quelle mouche du coche a donc piqué le diplomate ukrainien de faire cette sortie, qu’il savait provocatrice, à moins qu’il ne l’ait fait à dessein ? Pourquoi un tel message à l’heure justement où certaines sources évoquent l’externalisation du conflit Russie-Ukraine au Sahel ? Car d’aucuns pensent en attendant que la preuve soit administrée ou non que l’Ukraine, apporte un soutien aux croquants terroristes du Sahel, pour contrer les Russes, qui sont aux côtés des FAMa du Mali. Vrai ou faux, ça se susurre sous manteau.
Car, on parle de découvertes de drones FPV de fabrication ukrainienne du côté des terroristes, et mieux ou pire, c’est selon le même porte-parole de l’Agence ukrainienne Andriy Yusov a déclaré en effet que «les rebelles ont reçu des informations nécessaires leur permettant de mener une opération militaire réussie».
Réaction prompte du ministère des Affaires étrangères du Sénégal, qui a vu un «soutien sans équivoque et sans nuance aux attaques terroristes perpétrées entre le 25 et le 27 juillet» à Tinzaouatène.
Le Sénégal qui a donc convoqué l’imprudent ambassadeur pour lui remonter les bretelles, et lui signifier de ne pas transposer la guerre Russie-Ukraine au Sénégal, et rappeler le devoir de réserve d’un diplomate en la matière.
9 organisations de la société civile sénégalaise ont également condamné cette publication du diplomate ukrainien à Dakar, cautionnant l’acte des terroristes qui ont affronté les FAMa-Wagner fin juillet dernier.
Sur ce plan, les planètes du Sénégal sont alignées sur celles du Mali, qui a déploré cette propagande que l’ambassadeur semble vouloir ramener dans la sous-région, pas seulement dans les pays de l’AES.
Une posture qui a déplu naturellement aussi aux autorités burkinabè, on le serait à moins, lesquelles l’ont fait savoir par le canal diplomatique : en effet, cette première sortie médiatique du ministre Karamoko Traoré, reconduit et conforté à la tête du département des Affaires étrangères, après le jeu de chaises musicales du 2 août dernier, cette sortie donc a été consacrée au cas de l’ambassadeur ukrainien à Dakar.
C’est une condamnation sans ambages et une piqure de rappel à ne pas se «tromper de combat» qu’a envoyé le Burkina au diplomate ukrainien accrédité à Dakar.
L’AES étant désormais une, parce que c’est le Mali, parce que c’est le Burkina, il a été signifié à l’ambassadeur ukrainien que l’heure n’est pas à «l’apologie du terrorisme» mais «à la responsabilité de la Communauté internationale». Le Mali, le Sénégal, le Burkina sont tombés donc à bras raccourcis sur l’imprudent et un tantinet irresponsable ambassadeur ukrainien. Bronca sous-régionale sous réserve de développements donc, cet épisode va encore faire jaser et surtout, il montre qu’un conflit même à des milliers de km d’un pays pourrait avoir peu ou prou des ramifications indécelables, tout au moins que rien n’est à exclure.
Voici apparemment 2 guerres bien distinctes :
- Russie-Ukraine du côté de la mer noire ;
- Terroristes-Forces de défense du Sahel.
Sans aucun lien apparent, ou si avec Wagner russe au Sahel, mais pourquoi un diplomate, (voix officielle) ukrainien se mêle de façon ostentatoire dans une attaque qui a opposé ces 2 belligérants à la frontière Mali–Algérie ?
La géopolitique est-elle devenue aussi planétaire ? Cette levée de boucliers unanime contre ce diplomate ukrainien qui est sorti des clous vient rappeler le fait que la lutte contre le terrorisme doit être holistique, et c’est le Sahel plus les autres pays qui doivent la mener, d’autant que ces terroristes ignorent les frontières et les idéologies.
La REDACTION
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