BDF au Burkina : Une visite à haute valeur ajoutée

BDF au Burkina : Une visite à haute valeur ajoutée

Bassirou Diomaye Faye (BDF) est en visite au Burkina Faso aujourd’hui 30 mai 2024, après être allé en Mauritanie, au Ghana, au Nigeria, en Côte d’Ivoire… c’est dans ce dernier pays où naturellement il a eu un entretien fructueux avec son homologue Alassane Ouattara, c’est cet aparté BDF-ADO qui donne de l’urticaire à certains partisans d’IB, à certains Wayiyans qui poussent l’outrecuidance jusqu’à dire sur les réseaux sociaux que BDF ne doit pas fouler le sol burkinabè, car il a pactisé avec un ennemi du Faso. Quand les Wayiyans se piquent de dicter la diplomatie et même la géopolitique au Burkina Faso.

A l’image de son intervention salutaire et calmante du 25 mai lors des Assises nationales, peut-être faudra-t-il que le patron de l’ANR le commandant Oumarou Yabré fasse comprendre à certains Wayiyans «ses filleuls» qu’en matière de relations entre Etats…, les états d’âme sont marginaux et seul prime l’intérêt suprême de chaque nation.

Il est vrai que vu de Ouaga ou plutôt du côté des autorités militaires, Abidjan materne les déstabilisateurs du pouvoir burkinabè, et IB l’a clairement signifié, il y a quelques semaines lors d’une interview, accusant à mots clairs Ouattara d’héberger des ennemis de son pouvoir.

Mais, Ouattara est le président de Côte d’Ivoire ! A qui BDF allait-il rendre visite à Abidjan si ce n’est pas le chef de l’Etat de ce pays ? Mais une telle visite au bord de la lagune Ebrié fait-elle de BDF une persona non grata au Faso ?

IB et BDF sont tous les deux panafricanistes convaincus, ils pourfendent le néocolonialisme chacun avec son vocable, ils sont pour une Afrique libre. Ils sont sankarisants et tous deux ont été portés peu ou prou par la jeunesse ! Mais la comparaison s’arrête là.

Au Sénégal, c’est un ouragan électoral porté par le charisme, la résilience et la martyrologie d’un homme qui a payé : Ousmane Sonko. C’est par le feu du suffrage universel que le tandem BDF-Sonko a accédé à l’Avenue Roume (présidence). Et au plus fort de la crise sénégalaise, d’aucuns ont d’ailleurs cru qu’un général sénégalais oserait franchir le Rubicond et briser le cercle vertueux. Que nenni !

Au Burkina, certes, c’est la rue noircie, moulée aujourd’hui dans le concept de «Wayiyans» qui, combinée avec le feu des canons ont porté IB à la tête du pays.

Et s’il y a des dénominateurs communs en matière d’idéologie, avec le Sénégal, BDF est bien un civil et IB est un capitaine de l’armée burkinabè. c’est d’ailleurs une visite de courtoisie, mais aussi nimbée de politique et de géopolitique. Les 2 chefs d’Etat évoqueront les questions liées à l’espace AES. BDF sait qu’il lui sera difficile de faire accepter un rétropédalage à IB ! Mais peut-être qu’une coopération avec des règles bien précises est possible et même souhaitée. Le cas de la CEDEAO sera sans doute le plat de résistance de cette visite. Comment réformer cette organisation, car IB et BDF sont unanimes que la CEDEAO doit être réformée ?

Quel genre de coopération est possible entre l’AES et la CEDEAO ? Quel dialogue ou reprise de dialogue ente cette CEDEAO et l’AES ? Quel avenir pour le franc CFA ? Un sujet qui était au cœur de la campagne électorale du PASTEF.

Visite à saluer avec componction car in fine, contrairement à son prédécesseur Macky Sall qui avait dédaigné les militaires et refusé de leur serrer la main ou figurer sur la même photo avec Poutine, «Diom» plus jeune et de la même génération que IB, tente une approche plus fraternelle, mais il marchera sur des œufs tant les risques de frictions sont nombreux : Retour impossible à la CEDEAO, dossier Guy Hervé Kam, avocat de Sonko, le Premier ministre sénégalais… Souhaitons chance et patience ! Cette première rencontre en appellera probablement d’autres !

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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