Le 8 juin dernier, la CPI a pris le monde entier à revers en prononçant l’acquittement de JP. Bemba. Voilà que moins de 2 mois après cette liberté provisoire, le patron du MLC qui atterrit à Kinshasa, le 1er août dernier et dans la foulée, déposait son dossier de candidature 24 h après, pour la présidentielle du 23 décembre 2018. Quelle célébrité ! Qui l’eut c ru ? Qui aurait parié, il y a même, 3 mois, que l’ex-vice-président de la RD Congo, emprisonné à la CPI, serait à Kin., en ce mois d’août pour guigner le fauteuil de Kabila ? En tous cas ont défilé dans sa mémoire de nombreuses réminiscences, notamment:
Jean-Pierre Bemba, lui n’oubliera pas cette nuit du 24 mai 2008, où il fut alpagué à Bruxelles par une escouade de policiers pour le compte de la CPI. Comment peut-il faire preuve d’amnésie pour cette longue décennie passé dans le bagne de Scheveningen ? Il reste enfin convaincu que peu ou prou ce sont des raisons politiques qui l’ont conduit devant d’abord Luis Moreno Ocampo, puis Fatou Bensouda. Il garde en mémoire l’attaque meurtrière de sa résidence le 21 août 2006, dans l’entre-deux tours qu’il attribua à Kabila fils, sa fuite erratique ou son exil, c’est selon…
D’ailleurs a-t-il jamais accepté la victoire de son rival, qui l’avait battu de 900 000 voix ? Sans être dans la tête de l’ex-vice-président de RD Congo, il se dégage un parfum de double revanche, avec ce retour et cette rage à peine contenue de briguer cette magistrature suprême.
Notre conviction est que cet acquittement en appel, cette liberté provisoire à six mois d’une présidentielle historique et de tous les dangers, et ce dépôt de candidature avec cet échange cordial avec Corneille Nanga, le président de la CENI, les renseignements sur la machine à voter, et les 6 millions enrôlés sans empreinte digitale, tout cela relève de tout sauf d’un hasard de calendrier. Autant on a le sentiment que son séjour à la CPI participait d’un plan de cette fameuse communauté internationale, disons, les puissants de la planète, question de l’éloigner de la RDC, autant on est habité par le même sentiment que ce come-back est éminemment politique et pour dire le fond de notre pensée ce retour vise à trouver un candidat à la pointure de Kabila. Avec l’improbable retour de Moïse Katumbi, dont l’autorisation d’atterrir à Lubumbashi a été refusée, seul un Bemba est réellement qualifié pour le duel de décembre prochain. En attendant le 19 septembre, pour avoir le cœur net sur la short list des candidats retenus définitivement, l’irruption de l’impromptu Bemba, dans le processus électoral congolais est un tsunami politique, car quoiqu’il advienne, il rebat les cartes, apporte du botox à une opposition passablement groggy, et semble préparer à enfin corriger l’échec de 2006.
La Rédaction
COMMENTAIRES