Le destin a voulu que Joël Aïvo et Reckya Madougou, tous recalés à la présidentielle de 2021 soient arrêtés quelques heures après le scrutin et accusés d’atteinte à la sureté de l’Etat. Le premier accusé de « complot contre l’autorité de l’Etat et blanchiment de capitaux », connaît son sort. Le mardi 7 décembre dernier, l’universitaire béninois, a écopé de dix ans de prison dans ce procès pour trahison. Détenu depuis huit mois, le professeur de droit avait plaidé non coupable des accusations de «complot contre l’autorité de l’Etat» et «blanchiment de capitaux» portées contre lui par la cour spéciale qui l’a condamné à l’issue d’un procès de seize heures.
Trois jours donc, après ce procès dont le verdict n’a véritablement pas surpris, c’est au tour de Reckya Madougou de comparaitre devant la même cour pour des accusations similaires. L’ancienne Garde des Sceaux accusée de « terrorisme » et de financement d’opérations destinées à saboter le scrutin pourrait se voir « taper dessus » comme son camarade de l’opposition Joël Aïvo. A tout point de vue, et sans risque de se tromper, on pourrait dire que le procès de l’ancienne ministre tombée en disgrâce, (annoncé pour le vendredi 10 décembre prochain) pourrait ressembler à celui de celui que l’on surnomme « professeur ». Plus encore, le verdict prononcé contre le premier opposant condamné sous l’ère Talon pourrait constituer une mise en bouche pour cette dame qui paie pour son engagement politique.
Et comme le redoutaient nombre d’observateurs, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), tribunal spécial créé en 2016 a été mise sur pied pour « punir les indélicatesses » de politiques insoumis qui refuseraient de rentrer dans les rangs ou susceptibles de donner du fil à retordre au président Patrice Talon. La liste des opposants dans la mire de cette Cour, traqués pour leurs opinions en dit long sur les intentions et objectifs du prince et de ses ouailles qui n’admettent pas des voix discordantes dans le landerneau politique dont ils ont la direction et promis de maintenir sur la voie de la démocratie.
La rédaction
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