Bénin j-2 : Premier macchabée d’une  présidentielle insipide

Bénin j-2 : Premier macchabée d’une  présidentielle insipide

Nouvelle journée de tension  au Bénin à soixante-douze heures de l’élection présidentielle du 11 avril prochain. C’est dans la ville de Save, située au Centre du pays que les choses sont parties. Dans la nuit, plusieurs manifestants ont dressé des barricades  sur les grands axes pour dénoncer «un coup de force constitutionnel» du président sortant dont, disent-ils, le mandat est arrivé à terme le 5 avril dernier à minuit.

Cette levée de boucliers de l’opposition qui intervient à J-3 de l’élection présidentielle du dimanche 11 avril n’augure rien de bon. Même si aucune voix officielle n’a appelé à faire barrage à la tenue de cette présidentielle sans saveur, Patrice Talon qui a savamment œuvré à exclure tous les concurrents dignes de ce nom, devra s’inquiéter, car il lui sera difficile voire impossible de «dompter toute cette opposition vent debout contre lui pour avoir, selon plusieurs d’entre eux «tordu le cou» à une démocratie jadis citée en exemple en Afrique.

L’actuel président béninois a beau vouloir faire croire que la démocratie «d’avant», celle qui prévalait quand il n’était pas au palais de la Marna était une «démocratie pagaille», celle qu’il veut instaurer n’en est pas meilleure, car porteuse des germes source de tension et de crise.

– D’abord, en se dédisant après avoir promis d’effectuer un seul mandat, l’homme d’affaires devenu président a manqué le coche en se rendant coupable de parjure, rattrapé par les avantages douillets de la présidence.

– La modification du code électoral, véritable barrière censitaire contre l’opposition (obligation pour les  prétendants au poste de président et vice-président de la République «doivent être parrainés par 10% de l’ensemble des députés et des maires».

– Puis l’éloignement via la justice de Sébastien Ajavon, un des sérieux adversaires et du saucissonnement du FCBE de son prédécesseur Boni Yayi dont le parti a été dynamité de l’intérieur, par les crises provoquées et voulues par le nouveau prince du Bénin.

– Enfin, les premiers morts qui viennent d’être enregistrés dans les dernières manifestations sont des signes annonciateurs de lendemains troubles et d’un mandat difficile pour patrice Talon qui semble avoir du mal à se défaire de son manteau de grand patron pour endosser celui de démocrate. A y voir de près, par ses actes, le roi du coton veut gérer le Bénin, comme sa holding, en ignorant qu’un pays ce sont des hommes, des humeurs, des réalités sociologiques… Et vouloir gouverner en faisant fi de ses réalités, expose à des situations imprévues et désagréables. Mais pour l’heure, c’est un homme certain de sa victoire au soir du 11 avril prochain, car opposé à deux candidats comparses, qui sillonne les villes du Bénin, sans sourciller, mais …

                       

  Davy Richard SEKONE

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