Bissa Gold SA : Les miniers dénoncent des contrats léonins et détestables conditions

Bissa Gold SA : Les miniers dénoncent des contrats léonins et détestables conditions

Les travailleurs de la mine de Bissa gold Sa ont animé une conférence de presse, pour attirer l’attention des autorités sur les problèmes auxquels ils sont confrontés sur leur lieu de travail, le mardi 8 mai 2018, à la Bourse du travail. Ces travailleurs réclament le respect des heures de travail, du contrat de travail et la reconnaissance de la dignité du travailleur à Bissa gold. Aussi, ils invitent les autorités se pencher sur les réalités auxquelles ils sont confrontés, afin de trouver des solutions idoines.

Depuis quelques temps, les travailleurs de la mine de Bissa Gold SA sont confrontés à des difficultés diverses et nombreuses, au nombre desquelles, le non-respect des heures de travail, le non-respect de leur contrat de travail et la nonreconnaissance de leur dignité au travail. Face à cette situation, le bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de la géologie, des mines et des hydrocarbures (SYNTRAGMIH) a animé un point de presse, pour attirer l’attention des autorités sur les problèmes qu’ils vivent à la mine, le mardi 8 mai 2018, à la Bourse du travail. A en croire le délégué du personnel, Mohamed Kéré, les nombreuses tentatives de résolutions de ces difficultés dans le dialogue ont abouti à un résultat médiocre, créant du coup, plus de frustrations au sein des travailleurs. Il soutient que ces résultats sont tout simplement dus au fait que la direction de Bissa Gold SA refuse d’appliquer correctement les textes du Burkina Faso et ce, en se basant sur la précarité de l’emploi au Burkina Faso. Les travailleurs ne sont pas des esclaves En ce qui concerne la rotation au travail à Bissa Gold, Mohamed Kéré, explique qu’en début (janvier 2012), la mine de Bissa a démarré avec la rotation de 7/7(7jours de travail de 12heures et 7 jours de repos), dans des conditions légales avec le payement des heures supplé- mentaires et de la prime de quart. Toute chose qui maintenait une bonne collaboration de travail entre employeurs et employés. Mais en avril 2013, sans concertation, les rotations de travail 4/4 (4 jours de travail et 4 jours de repos), ont été imposés aux travailleurs. Ce qui, aux dires du délégué, fera perdre aux travailleurs 25 à 30% de leur salaire net. «Il s’en est suivi alors une misère générale pour ces travailleurs, au plan psychologique, familial… en tout cas, c’est la galère totale qui continue de nos jours, car la vie est très chère autour de la mine», a-t-il dit. Et d’ajouter que certains superviseurs expatriés et nationaux se basent sur la versatilité du travail au Burkina pour intimider les travailleurs avec ce slogan «celui qui ne veut pas peut partir». Par ailleurs, il informe que certains travailleurs sont soumis à la rotation 5/3 ou 5/2. Ce système les contraint donc à faire 12 heures de travail par jour dans des conditions stressantes et pénibles, au lieu de 8 heures par jour. «Par ce système, Bissa Gold SA bénéficie sur le dos des travailleurs, en obtenant des semaines de 12h/J pour les shifts de jour et 12 heures toutes les nuits, pour les shifts de nuit, pendant 7 jours. Sans payer à personne les primes de quart pour les deux shifts, ni la totalité des heures supplémentaires », a fait savoir M. Kéré. Cependant, conformément aux textes du Burkina, les heures audelà des heures normales doivent être payées. Pour lui, à défaut de payer les heures supplémentaires, que l’employeur les laisse travailler tout simplement 8 heures par jour et 40 heures par semaine. De plus, il précise que l’inspection du travail de Kaya avait déjà notifié à Bissa, le caractère illégal de ce système de rotation. Aussi, les recommandations du ministère en charge du travail, dans le sens de trouver une solution à la crise, ont été ignorées par la direction de Bissa. De même, le délégué, laisse entendre que dans certains départements comme la géologie, le mining (exploitation), topographie, la logistique, l’usine, les chauffeurs des navettes reliant Ouaga-Bissa ou Bissa-Ouaga font beaucoup d’heures supplémentaires et exercent des tâches supérieures à celles de leur contrat. Face à toutes ces injustices, les travailleurs de la mine de Bissa demandent le respect de leurs heures de travail, le respect du contrat de travail et la reconnaissance de leur dignité à Bissa Gold. «Nous ne revendiquons rien, mais nous réclamons tout simplement nos droits», a lancé M. Kéré. Outre ces préoccupations, les travailleurs de la mine dénoncent l’opacité dans la gestion et dans l’exploitation de la mine d’or de Bissa et de celle de Bouly. «Les travailleurs ayant un contrat Bissa travaillent aussi pour Bouly. Certains vont jusqu’à faire les travaux de Tarpako, augmentant ainsi la charge professionnelle et la pression du travail», a-t-il avoué. En sus, les travailleurs décrient le non fonctionnement du comité de santé, de sécurité au travail, même s’il a été mis officiellement en place. Ils exigent par la même occasion, que l’employeur travaille à abandonner au sein de la société, les propos racistes, ainsi que les discours et comportements dénigrants. Par ailleurs, ils interpellent l’Etat burkinabè à se pencher sur les réalités que vivent les travailleurs des sites miniers, car ils sont tous confrontés aux mêmes réalités. «L’autorité de l’Etat sans complaisance ni compression, est exigée pour organiser par défaut, le système de rotation de travail dans le secteur, afin que les âmes qui y sont employées puissent sortir du joug du capitalisme exploiteur», a renchéri Mohamed Kéré

Pélagie OUEDRAOGO

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