Bobi Wine est candidat à la présidentielle ougandaise de 2021. Il est le poil à gratter de Yoweri Museveni depuis quelques années. Populaire et adulé, le pouvoir lui fait voir des murs et des pas vertes, mais hésite à franchir le Rubicond : celui de le faire disparaître. Lui, c’est évidemment Robert Kyangulamyi, communément connu sur le surnom de Bobi Wine.
Député-chanteur, il a su se mouler dans la peau du porte-voix d’une jeunesse ras-le-bolisée par un pouvoir fossilisé jusqu’à la moelle.
En effet, depuis 1986, que Yoweri Museveni a fait irruption avec ses hommes dans Kampala après une rébellion meurtrière et s’y est installé, les élections trompe-l’œil, et les emprisonnements d’opposants, se sont succédé, et celui qui au départ était porté aux nues, s’est transformé en timonier, scotché à son fauteuil. Tous ceux qui ont tenté de se mettre sur le chemin, de celui qu’on nommait le Bismarck des Grands-lacs ont été défenestrés le docteur Kizza Besigye.
Tous ? Sauf un : Bobi Wine. Grâce à la musique et le message qu’il véhicule, Bobi Wine a été oint député en 2017, et au regard de la carapace politique qu’il prend, ses concerts sont fréquemment, interdits et il passe souvent à la case-prison sans compter les multiples brimades dont il fait l’objet. Cela n’a pas empêché le «président du ghetto» de se déclarer hier 24 juillet 2019, présidentiable à l’échéance de 2021.
Endossant la tunique d’un opposant intraitable, il sera à 37 ans, celui qui veut disputer le mandat surpême à Yoweri Museveni.
Il affrontera ce dernier 74 ans, qui a fait sauter l’impromptu verrou constitutionnel qui fixait l’âge-limite. Ce sera sa 6e levée.
Bobi Wine pourra-t-il réaliser la prouesse de passer du podium d’artiste-député à celui de la présidence ? Sera-t-il le Andrey Rajoelina ougandais, même si la comparaison est boiteuse ? Quelle chance pour ce jeune homme, qui fait rêver une jeunesse ougandaise avide de changement ?
La REDACTION
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