La mesure d’interdiction des lotissements instaurée en 2014, fait des gorges chaudes depuis quelques temps à travers le pays. A la suite de plusieurs quartiers qui ont d’ores et déjà donné de la voix dans ce sens, c’est au tour des populations du secteur n°26 de Bobo-Dioulasso d’entrer en scène. Le dimanche 11 février 2018, lors d’une assemblée générale, ils ont exigé la levée de la mesure portant suspension des opérations de lotissement. C’est sous la bannière de l’association «Dougougouèra» qui signifie littéralement le «jour s’est levé», en Dioula que s’est tenue cette assemblée générale dont le but est de permettre aux populations de cette zone non-lotie d’échanger sur leur situation.
Selon les organisateurs, c’est pour faire face «aux injustices nées des opérations de lotissements précédentes» que cette association a été mise en place pour défendre les intérêts des populations résidantes qui, après plusieurs attributions, n’ont pas été prises en compte. Après plusieurs activités sans succès, l’association a jugé opportun d’organiser cette assemblée générale pour faire l’état des lieux de sa situation. Tous les membres de l’association ont été unanimes sur la précarité de la situation qu’ils partagent dans le secteur. Une situation qui, selon eux, est la résultante de l’inachèvement du lotissement du secteur.
En plus de cette situation, ces populations par la voix de Souleymane Sawadogo, secrétaire général de leur association, fustigent le système d’attribution des terrains aux promoteurs immobiliers qui les «parcellent et les vendent à des sommes colossales». Pour ces populations, ce système n’est pas fait pour les pauvres donc ne saurait résoudre le problème des logements.
Au regard du caractère inachevé du lotissement de leur secteur qui du reste serait la source de leurs difficultés, ces populations disent attendre une troisième liste pour soulager entièrement les attentes. Mais leurs espoirs s’estompent car de leur avis, les terres qui auraient pu être parcellées pour résoudre le problème sont en train d’être attribuer aux promoteurs immobiliers. Toute chose qui n’est pas de leur goût.
Ainsi, demandent-elles au gouvernement de venir à leur aide en levant la mesure de suspension des lotissements, pas pour en faire de nouveaux lotissements, mais pour apurer le passif enregistré lors des précédentes opérations de lotissements.
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