Bombardements aériens en Casamance : Ce «petit» caillou qui ne veut pas quitter la chaussure de Sall !

Bombardements aériens en Casamance : Ce «petit» caillou qui ne veut pas quitter la chaussure de Sall !

60 jours pour régler le problème casamançais ! C’est ce qu’avait lâché «Gorgui » en 2 000 lorsqu’il s’installait sur l’Avenue Léopold Senghor, le siège de la présidence. C’est quasiment les mêmes mots qu’a laissé entendre Macky Sall. Relancer le dialogue avec une branche des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Deux mandats plus tard, le président sénégalais Macky Sall n’en mène pas plus large qu’Ablaye Wade. La Casamance reste ce bout de caillou dans ses chaussures présidentielles et qui l’empêche de marcher normalement afin de prononcer le discours du «tout va bien au Sénégal» ! Ou plutôt cette «banane enfoncée dans la bouche», dixit le Pr Joseph Ki-Zerbo veut étouffer son propriétaire.

Minuscule parce que petit, mais problématique parce que difficile à «écraser». Un peu comme le grain de sable qui tombe dans l’œil, qui est infinitésimal mais fait un mal de chien et pour lequel on ne sait pas vraiment quoi faire pour y remédier. Le dialogue ne semble pas avoir prise sur la détermination des séparatistes, qui restent campés sur leurs positions et n’hésitent pas à faire des escarmouches, comme cette attaque sur une patrouille des agents des eaux et forêts qui a déclenché la foudre de l’armée sénégalaise. Du reste, le n°1 sénégalais avait prévenu que toute incartade allait avoir une réaction plutôt musclée. Et c’est chose faite. Mais est-ce que cela règle définitivement le problème ? Pas du tout.

Les frappes aériennes et autres bombardements à l’Ouest de Cassolole, proche de la frontière avec la Guinée-Bissau, ressemblent un peu à des coups de pattes d’éléphant à l’aveuglette sur une botte de foin, essayant de tuer une fourmi qui s’y est emmitouflée. La fourmi peut être effrayée, se cacher pendant un bout de temps, mais renoncera-t-elle forcément à grignoter le bout de territoire que le Sénégal ne veut pas lui concéder ? Pas forcément. Car de 1982 à sa mort, celui qui était le visage du MFDC, l’abbé Diamacoune Senghor aura essayé d’être la face présentable du mouvement jusqu’à sa mort en janvier 2007. Helas, le MFDC s’est scindé en plusieurs branches dont l’une des plus résistantes reste celle de Salif Sadio. A l’appel de déposer les armes, certains préfèrent toujours une guérilla mi-urbaine, mi-forestière. Mais de nos jours le MFDC s’est affaibli. Est-ce pour cela que le président Sall tente de lui donner le coup de grâce ?

Assurément, les rebelles ont du plomb dans l’aile. Ils ont les jarrets chancelants, mais ils restent toujours tout autant déterminés à réclamer leur portion de terre et qui  met autant Dakar sur les nerfs. La Guinée-Bissau, devenue une alliée précieuse pour l’armée sénégalaise, a certainement contribué à réduire la force de nuisance des séparatistes, grâce à la fameuse «coopération  opérationnelle». Mais cela suffira-t-il à tuer le poussin de l’envie du séparatisme dans l’œuf de la rébellion ? La Casamance sera-t-elle un jour totalement pacifiée ? Peut-être mais pour taire cette velléité autonomiste, il faudra que l’Etat y mette un brin de développement en infrastructures et du boulot pour ces trublions de casamançais !

Il faudra au pouvoir de Dakar encore beaucoup de tonnes d’eau, tant  militaires que de négociations pour arriver à éteindre ce volcan en travail depuis près de 40 ans et dont les ramifications autant rivales que catégoriellement structurées compliquent encore davantage la tâche de … «pacification» ! .

Ahmed BAMBARA

 

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