Bombardements en Libye : La guerre presque ouverte

Bombardements en Libye : La guerre presque ouverte

Tripoli ne veut pas se laisser prendre par le Maréchal Khalifa Haftar. Le gouvernement de l’Ouest, soutenu par l’Occident, a bandé ses muscles et fait parler sa force aérienne. Sarraj riposte, la guerre prend de l’ampleur. Les troupes assaillantes ont reçu sur leur tête un déluge de feu. A-t-il fait mouche ? Aucune idée claire. Mais le message, lui, l’est. Le porte-parole des forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), le colonel Mohamad Gnounou, n’a en tous les cas pas fait dans l’approximation quand il s’est exprimé. L’objectif du GNA est de «purger» toutes les villes des forces du Maréchal.

De son côté, il serait étonnant de voir le «conquérant» renoncer à son projet de conquête de la ville, qui, jadis, faisait la fierté de tout un pays. Tripoli est dans le collimateur du Maréchal et il ne serait pas surprenant de le voir actionner les ailes de sa flotte aérienne. De   la base aérienne militaire à Wattyia, à quelques jets de pierre de  Tripoli ou  de l’aéroport international dont il a pris le contrôle, une nuée d’oiseaux de fer pourrait s’envoler et faire tonner la mort sur la tête du gouvernement de l’Ouest libyen.

Point n’est donc plus besoin d’euphémisme et de circonlocutions pour déclarer qu’une fois de plus, les frères libyens se livrent à nouveau à une guerre destructrice, et définitivement fossoyeuse de ce qui reste de la glorieuse Libye de Khadafi. Ils achèvent de pilonner les ruines d’une nation qui peine à se retrouver et à dessiner les contours de la démocratie pour laquelle ils ont accepté d’occire leur «guide».

La question qui se pose c’est de savoir à quand la fin de ce  énième bras de fer qui vient de s’enclencher entre le levant et le couchant de la Libye. Le Maréchal Haftar renoncera-t-il avant d’avoir mis le pied dans Tripoli ? Le gouvernement l’Ouest, soutenu par les pays occidentaux, ne baissera certainement pas les armes ni les bras avant de s’être assuré que la capitale ne risque pas d’être «annexé» par le gouvernement de l’Est.

Deux réalités difficilement conciliables mais qui se heurtent en produisant des étincelles et des coups de foudre dont les principaux perdants ne seront pas forcément les troupes armées des deux camps. Ce sont bien les civils qui pâtiront de cette nouvelle escalade qui détruit davantage le pont qui mène à la paix. Vivement que les armes se taisent pour donner la parole à la raison. Mais est-ce possible dans cette Libye post-Kadhafi écartelée entre une diarchie politique, des guerres tribales et quelques sanctuaires djihadistes ? 

Ahmed BAMBARA

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