Bonjour 2018 – Burkina Faso: Et pourtant, Roch  le président-C-130 carbure fort !

Bonjour 2018 – Burkina Faso: Et pourtant, Roch  le président-C-130 carbure fort !

Comment ne pas mentionner au crépuscule de 2017, au plan international les foucades du président américain, Donald Trump qui s’attèle à détricoter toutes les réalisations de son prédécesseur, Barack Obama, et dont les risibles sorties sur Tweeter, notamment sur le terrorisme, les émigrés, la tension avec la Corée du Nord, le nucléaire iranien et Jérusalem sont cause de rictus planétaires ?

La France s’est dotée d’un jeune président, un quadra, en mai, Emmanuel Macron, qui bien qu’on dise qu’il a une connaissance pelliculaire de l’Afrique, s’avère le héraut d’actions concrètes, notamment en matière sécuritaire (maintien de Barkhane, accélération de la Force G5-Sahel). En Afrique, 2017 a été celle de départs forcés via les urnes ou par la rue, de satrapes ou de dinosaures politiques : Ubu Jammeh de Gambie a été chassé par les billes des bureaux de vote, après 22 ans de règne yayamesque, «Zédu» d’Angola a accepté de partir, avec 38 ans au compteur, alors que Papy Bob du Zimbabwé a été poussé à la sortie par l’armée et ses anciens camarades.

Les boat-people contemporains entassés sur des rafiots cinglant la Méditerranée vers l’hypothétique eldorado shengéen, d’où nombreux ne parviendront, happés par les eaux, et l’image de ces kunta kinté dans des camps d’esclaves libyens, marqueront d’un fer rouge 2017. Qu’en a-t-il été au Burkina Faso ? Deux années après la rupture que les Burkinabè ont appellé de leurs vœux, voire de leur vote, laquelle césure a été promise par le pouvoir MPP, le Burkina confine à un pays-albatros. Victime des emballements sécuritaires dans son septentrion (Tongomayel, Baraboulé…), au Centre (Ouagadougou avec l’attentat du café Aziz Istanbul) et par une sorte de tétanie administrative, notamment avec la prise en otage par le «Panier commun» des agents des finances (SYNAFI, SNAID) pendant des mois, et par les ratiocinations, sur le front social pour ne pas dire, le nihilisme syndical, le Burkina a eu mal en 2017, et garde des bleus à l’âme. Interpellé au premier plan, Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso, car l’Etat c’est lui ! 24 mois de présence à Kosyam et une copie rendue sur laquelle, les sondés du Présimètre ont apposé la note de 4,79/10, alors que volontiers, ces examinateurs, un échantillon de 1 517 personnes auraient mis 9/10, n’était-ce justement ces impondérables qui ont jalonné cette 2e année du quinquennat rokiste. Instantanées des ressentiments de Burkinabè, le sondage traduit le reflet d’un Burkina Faso dubitatif, anxieux sur les bords, et mème à bien des égards recroquevillé sur lui-même. Et le tout est mis sur la tête de Roch, taxé d’adopter une posture chloformante, et de ne pas habiter la fonction présidentielle ou de la banaliser, le tout dans un immobilisme gouvernemental ! Et pourtant, Roch le président-C-130 carbure fort ! Le Loockeed

C-130, cet avion cargo américain fabriqué  au début des années 50, très lent au démarrage, mais une fois dans les airs, s’avère résistant et sûr ! D’emblée, on le voit chaque jour payer de sa personne au sens propre… car ses cheveux grisonants ne s’expliquent pas seulement par ses 60 saisons mais par une activité cérébrale intense. «Naanan wan saimè !» ( la facilité, c’est fini!) répète pourtant à l’envi Roch, relativement au marasme économique, aux Burkinabè fauchés, cette paupérisation ambiante et une invite au travail. Si le retard à l’allumage a rendu sa tâche encore ardue, depuis quelques temps, les choses ont bougé, subrepticement sans doute, mais bougé : sans faire dans un inventaire à la Prévert, on peut en citer :

– il y a tout d’abord, la sauvegarde des grands principes démocratiques, sur lesquels tout repose. Grand démocrate, le chef de l’Etat demeure intransigeant sur ces questions

– le dialogue reste une valeur cardinale

– la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, malgré quelques ratés dues aux kits incomplets, demeure un acquis de taille

– l’accalmie avec la Côte d’Ivoire, fruit d’une bonne et responsable gestion lors des bisbilles politico-militaires. Et oui ça, n’a l’air de rien, mais c’était fondamental !

– Et bien sûr, les infrastructures routières, «qu’on ne mange pas» selon un quidam, mais indissociables du développement d’une Nation.

D’où les défis majeurs pour 2018 qui ont pour noms : travail pour les jeunes, relance économique locale, JUGEMENT DES DOSSIERS PENDANTS…

Bonne et heureuse année 2018 aux Bipèdes de la planète bleue .

Zowenmanogo ZOUNGRANA

Directeur de publication

Directeur général

Chevalier de l’ordre national

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