Internationalement 2024 fut une annus horribilis avec des guerres à profusion au Proche et Moyen-Orient et surtout la poursuite de celle Russie-Ukraine, laquelle est très meurtrière. On a assisté à une guerre chaude nimbée de froid qui continuer d’ailleurs.
L’année qui s’écoule vers ses dernières heures d’hallali, aura vu également l’élection ou plutôt le com-back de Donald Trump à la Maison Blanche, lequel s’y installera le 20 janvier prochain. Elle se termine par la chute du massacreur en Syrie, Bachar Al-Assad, déboulonné par la coalition HTS.
En Afrique, la cuvée politique et sociale 2024, fut également tantôt tourmentée avec le contexte sécuritaire au Sahel tantôt avec des espoirs. Le Sahel a été le théâtre d’une intense géopolitique, d’une historialité notoire. Chassés-croisés diplomatiques, brouille avec la France, la CEDEAO et entre pays.
Les catastrophes naturelles en 2024 qui ont fait que ce fut l’année la plus chaude ces dernières décennies, ont montré combien notre planète est devenue très vulnérable du fait des actes de l’homme enferré dans ses certitudes de se rendre maître et possesseur de la Nature. Et les grandes COP (climat) genre la 29e à Bakou ou la COP des pauvres (désertification) dont la 16e cuvée a eu lieu à Riyad n’y feront rien, tant que l’homme même ne se décidera pas à passer à l’acte.
Mayotte panse toujours ses plaies et essaie de se relever de Chido, le Mozambique pareil. En France, c’est la danse de Saint-Guy politiquement avec une instabilité, jamais vue sous la Ve République.
Au Sahel, 3 pays ont décidé de tracer les sillons d’une souveraineté vraie, débarrassée des oripeaux néocoloniaux. Le Mali-le Burkina et le Niger ont coupé les ponts avec la France et la CEDEAO, trois militaires, entrés dans l’histoire par les armes tentent une expérience pour la moins séduisante, qui est suivie en Afrique et dans le monde.
Les élections présidentielles au Sénégal et au Ghana, ont mis aussi sous les feux de la rampe cette étrange cohabitation entre démocratie et pouvoir kaki dans ce Sahel et ce Sud du Sahara où ce ne sont pas les itératives tensions qui manquent.
Que nous réserve l’année 2025 en Afrique principalement au Sahel ? Aussi bizarre que cela puisse paraître, le grand marqueur sera l’installation de Donald Trump à la Maison Blanche comme 47e président des USA ! Et à partir de ce 20 janvier 2025, le duo Trump-Poutine régentera le monde avec quelquefois Xi Jinping de la Chine comme 3e acteur-clé !
Du Moyen-Orient à l’Indopacifique en passant par ce Sahel, ces 2 présidents ne seront pas loin de réaliser une conférence de Berlin bis !
Requiem en perspective pour le multilatéralisme ?
Dans la mer noire, Trump risque d’imposer la fin de la guerre, qui ne signifie pas véritable paix, mais par exemple par une cession des territoires ukrainiens conquis par la Russie, dire aux Européens : «Occupez-vous de la frontière européenne…l’aide à l’Ukraine, c’est fini, vous ne payez pas assez pour votre sécurité». En tout cas, cette guerre connaîtra une trajectoire autre qu’actuelle. En Syrie, on ne sait pas bien ce que Washington fera mais ça risque d’être la Russie qui gérera Ahmad Al-chareh et son HTS ! D’ici le 20 janvier, la centaine d’otages israéliens pourraient être libérés à Gaza, et Benjamin Netanyahu, pourrait faire arrêter les massacres commis par Tsahal. Et cette guerre au Proche-Orient qui est à son 1 042e jours ce 1er janvier 2025, pourrait aussi baisser d’intensité par une paix des braves !
2025 année de la confirmation au Faso
Le Sahel n’est pas dans les petits papiers de Trump, dans ceux de Poutine si ! Les 2 manient avec dextérité l’un la géopolitique financière (les taxes douanières pèseront lourd dans la pression trumpiste), Poutine lui, celle du canon, de la puissance de feu. Le tandem Trump-Poutine sera le métronome de la géopolitique mondiale.
Et paradoxalement, Trump qui ne s’intéresse pas au Sahel pourrait être par le jeu des dominos un allié en y laissant totalement la Russie qui a déjà pied depuis que la France a plié bagages. L’Amérique y sera, mais pas sur le même registre que la Russie.
Avec un Elon Musk, alterego sinon quasi vice-président putatif de Trump et la montée des extrêmes en Europe, le Sahel pourrait tirer ses marrons du feu ou en pâtir selon qu’il saura lire entre les lignes de cette marche mondiale, si lointaine, et si près.
Au Burkina, plus spécifiquement, 2025 sera l’année de la confirmation politiquement avec l’option prise par le MPSR2, celle de l’ascendance sur les forces du mal, et on espère une embellie économique ! En tout cas, année cruciale s’il en est. Idem au Niger, tandis que le Mali pourrait amorcer des élections, censées mettre fin à 5 ans de Transition avec Assimi Goïta comme candidat. 80 milliards ont été votés par le CNT pour ce vote. 2025, année électorale aussi en Côte d’Ivoire, où plusieurs inconnues ne permettent pas de déchiffrer la météo politique : Réforme de la CEI, candidature d’Alassane Ouattara…
Bonne et heureuse année 2025 aux Burkinabè et paix pour le Faso !
Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA
Directeur de publication, chevalier de l’Ordre national
COMMENTAIRES