«Boutef» candidat à un 5e mandat : Si les Algériens le veulent, qu’il en soit ainsi !

«Boutef» candidat à un 5e mandat : Si les Algériens le veulent, qu’il en soit ainsi !

C’est fait en Algérie et beaucoup ont tout vrai ! Ainsi donc  Abdelaziz Bouteflika, perclus par la maladie dans la station balnéaire de Zeralda, à une vingtaine de km d’Alger, est candidat à un 5e mandat en avril 2019. Tel est le vœu du FLN, le parti historique et majoritaire, via la bouché de son SG, Djamel Ould babès, qui l’a laissé entendre mezza voice et à peine le tocsin du parti présidentiel s’est-il tu que par un épistolaire, Abdelaziz Bouteflika confirmait qu’il voulait rempiler pour une 5e levée pour le palais d’El Mouradia.

Ça y est donc ! Fin du faux suspense entretenu par un entourage présidentiel, qui vient de voir là, ses vœux se réaliser, car chacun sait que frappé par la maladie depuis 2013, le vrai pouvoir est entre les mains d’un système celui de Boutef, pour ne pas dire entre quelques personnes du sérail, disséminées entre sécurocrates et personnalités politiques, au nombre desquels, Adelmalek Sellal, ex-premier ministre trois (3) fois directeur de campagne de Boutef, poste qu’il exercera, pour la 4e fois, pour cette présidentielle d’avril 2019.

Consolidation de l’économie, plus de places aux jeunes, conférence nationale et modification de la constitution sont au cœur du programme du président-candidat, déclinés dans la lettre-annonce de candidature. Un programme qui ferait sourire, s’il ne venait pas de cet octogénaire, chef de l’Etat de l’Algérie depuis 1999 et qui compte le rester pour débuter des chantiers ou en achever.

Si de nombreux algérologues et fins connaisseurs de ce pays, expliquent cette appétence du pouvoir malgré son impotence par un désir de vengeance envers l’armée qui avait préféré le colonel Chadli Bendjedid à lui en 1978, au décès de Houari Boumediene, d’où cette propension à contrôler l’armée et les renseignements avec de fréquents purges, il en est une autre raison, qui pourrait expliquer que depuis son fauteuil roulant, sur les hauteurs de la baie de Zeralda, celui que ses intimes appellent ‘’Zaim’’ (demi-dieu) s’accroche à son fauteuil roulant présidentiel : sa croyance en l’homme providentiel.

Toute la quasi faune politique actuelle du pays lui est redevable, des ex ou actuels premiers ministres, les Benflis, Abdemalek, Ouyahia, jusqu’aux personnalités militaires.

Le pays est sous la chape d’un système, celui de ‘’Boutef’’, des voix discordantes se font bien sûr entendre, mais restent inaudibles, et ce système qui gouverne en son nom et qui répond de lui est très puissant. Tous ceux qui ont cru, vu son état de santé, se passer de ‘’Boutef’’ ont payé cher, les renvois, les révocations et disgrâces sont fréquents. C’est un Boutef qui est engoncé dans ses certitudes messianiques, qui se résument à gouverner l’Algérie jusqu’à la fin qui tient le gouvernail par son entourage. Il a survécu au printemps arabe, depuis six (6) ans, il résiste à cet AVC, qui dit mieux ?

Mais si Boutef est candidat à sa propre succession à la présidentielle d’avril 2019, c’est qu’à la vérité, le même système n’a pas encore sécrété un probable remplaçant du célèbre convalescent d’Alger.

Certes, des noms de putatifs dauphins circulent, notamment parmi les anciens premiers ministres et la hiérarchie militaire, mais aucune tête n’émerge de peur d’être coupée ? Dans un tel système orwelien du reste, ou chacun se surveille, personne ne veut commettre l’erreur fatale : manifester sa volonté d’être disponible à l’heure du choix. La règle d’airain est : Toujours y penser, ne jamais en parler !

En avril prochain, ce sera encore une formalité pour Bouteflika, tandis que les populations continueront dans leur train-train quotidien, sachant que les promesses émises dans la correspondance présidentielle d’hier qui a tenu lieu à une annonce de candidature, n’engagent que ceux qui y croient. Mais si le FLN et les Algériens veulent toujours de Boutef, qu’il en soit ainsi ! 

Sam Chris

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