Moments de frayeur pour le vice-président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Moustapha Ben Barka. Alors qu’il transitait par l’aéroport Paris-Charles de Gaulle en direction de Séoul en Corée du Sud, l’homme a été interpellé dans la soirée du 11 septembre 2022 par la police des frontières après vérification de son identité.
Il se verra signifié le mandat d’arrêt émis par la justice malienne dans le cadre de l’affaire de l’acquisition de l’avion présidentiel sous le magistère d’Ibrahim Boubacar Keïta (2013-2020) qu’Interpol entend mettre à exécution. Sa libération interviendra quelques heures plus tard à la suite de tractations. A l’époque, Ben Barka occupait les fonctions de ministre de l’Industrie puis de secrétaire général de la présidence. Et on reparle de cet avion présidentiel dont l’acquisition avait été jalonnée de scandales financiers et mis le pouvoir d’IBK sous les feux de critiques. L’affaire poursuit donc les personnalités impliquées dans le processus et Ben Barka n’est pas seul dans cette situation. Dans l’opération «Mains propres» entreprises par les autorités maliennes sous la houlette du colonel Assimi Goïta, le Mali entend faire rendre gorge à tous les dignitaires du régime déchu qui ont abusé de leur position et pris des libertés dans la gestion des deniers publics. Des noms comme ceux de Karim Keïta, Tiéman Hubert Coulibaly, Boubou Cissé reviennent régulièrement.
Après ces heures durant lesquelles il était menacé d’une mise en examen et une extradition vers Bamako, Moustapha Ben Barka peut pousser un grand soupir et un ouf de soulagement après avoir été liberté. Si la justice française s’appuie sur le manque de garanties de celle du Mali pour l’élargir, il y a d’autres explications. Cette liberté recouvrée, il la doit à la situation qui prévaut entre son pays et la France. Il est clair que si l’axe paris-Bamako n’était pas couvert de ces gros nuages qui brouillent les relations depuis quelques mois, son cas serait différent. En tout cas, l’affaire aurait pris une autre tournure et la justice française n’aurait pas les mêmes égards pour lui. A présent qu’il est libre de ces moments après ces moments de privation, Moustapha Ben Barka devra désormais mesurer ses pas et ses déplacements car la baraka dont il vient de bénéficier pourrait le quitter à tout moment et en tout lieu.
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