Brouille-France-Algérie-Mali : Jupiter a chaud au Maghreb et au Sahel

Brouille-France-Algérie-Mali : Jupiter a chaud au Maghreb et au Sahel

Révisionniste ou négationniste ?, les propos et l’attitude d’Emmanuel Macron sur l’histoire de l’Algérie en particulier sur celle relative à l’indépendance, après sa sortie face à de jeunes Algériens chez notre confrère Le Monde daté du 30 septembre, fait des vagues tant au palais d’El Mouradia que dans la rue et surtout dans les journaux.

«L’histoire algérienne est totalement réécrite… La Nation algérienne post-1962 s’appuie sur une rente mémorielle : «tout le problème, c’est la France »… la haine de la France, ce ne sont pas les Algériens, mais le système politico-militaire fatigué». Avant ce langage qui jure avec les codes diplomatiques, c’est le quota de visas accordé à l’Algérie qui est réduit de moitié par la France.

C’en était trop pour une Algérie dont l’histoire avec la France a toujours été sensible. Une Algérie qui «rejette de façon catégorique cette ingérence inadmissible de la France dans ses affaires intérieures».

Chaud sur Jupiter donc de la part du pouvoir Algérien, car l’expression «système politico-militaire fatigué» macroniste ne peut que concerner que les dirigeants. Lequel pouvoir a rappelé le samedi 2 octobre 2021, son ambassadeur en France et interdit dans la foulée le survol du territoire algérien par des avions militaires français, une interdiction soit dit en passant qui ne fait pas l’affaire du Sahel, car ces avions ravitaillaient toujours Barkhane en plein désengagement et Takuba.

Mécontentement du côté des médias, dont quasiment toutes les manchettes montrent une photo du locataire de l’Elysée, qu’ils vitrifient dans des édito et commentaires.

Fureur du côté des Algériens, qui estiment que la guerre de libération est une ligne rouge, que Macron a franchi, la période noire FLN contre Harkis (dont les familles seront dédommagées promesse de Macron) est un tabou, et Macron commet une faute politique doublée d’un sacrilège mémorielle en parlant de la sorte, de la période des années 60.

On ne sait pas qu’est ce qui a poussé Macron à se lâcher ainsi et à asséner cette volée de bois vert au pouvoir algérien, mais, on a senti un Jupiter en colère qui n’en pouvait plus de la «bouc-émissairisation» de la France dans tous les problèmes algériens. Est-ce un repositionnement de Macron à quelques mois de la présidentielle comme on le suppose à Alger ? Ou un trop-plein des différends entre l’Algérie et la France sur le Sahel ? nul ne le sait avec exactitude.

C’est désormais la brouille entre ces 2 pays qui partagent de bonnes comme de mauvais souvenirs, et cette relation polaire gagnerait à être réchauffée. Comment ? Pour le moment, seul le temps et la realpolitik feront leur œuvre.

Et il n’y a d’ailleurs pas que l’Algérie, qui est fâché contre la France et son président, lequel Macron a volé également dans les plumes du pouvoir malien. En effet, tout juste à des milliers de kilomètres du Maghreb au Sahel,  notamment au Mali, Jupiter a également maille à partir avec les autorités de ce pays, suite au discours du premier ministre Choguel Maïga à l’ONU. «C’est une honte  et ça déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement, ce qui est issu de deux coups d’Etat… J’ai été choqué, ces propos sont inacceptables…».

Ici aussi, on a senti que la moutarde est montée au nez du Jupiter, il ne feignait pas l’énervement, il l’était réellement.

Il est vrai que le premier ministre malien a eu la dent dure contre la France, il est observable au demeurant que la junte au Mali et une partie des Maliens accablent l’ex-métropole de tous les péchés du Sahel de ces dernières années, et pour d’autres choses. Cette bravade du Mali explique-t-elle ce qui ressemble à une colère noire de Macron qui s’est senti touché ?

Ces passes d’armes violents et les actes entre les premiers responsables de la France, de l’Algérie et du Mali préfigurent-ils un changement Copernicien des rapports entre ces pays ?

Si en Algérie, ce genre de prurit diplomatiques arrive quelquefois (en 2020, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Paris) pour le Mali, on a l’impression que chaque jour, on va plus loin dans le refroidissement des relations, et aucun analyste politique ne sait comment cela va finir. Alors que les Maliens veulent savoir et les Sahéliens aussi, car ici, il y va de la question sécuritaire. Car France ou Russie, c’est le sort des populations d’abord.

La REDACTION

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