Les députés burkinabè réunis en séance plénière, ont été invités à se prononcer sur le Budget de l’Etat, comptant pour l’année 2018, qui s’établit en ressources à 2 018 milliards 154 millions 960 mille francs CFA et en dépenses à 2 441 milliards 317 millions 986 mille francs CFA, le lundi 27 novembre 2017. Sur 121 votants, 87 députés ont voté pour, 13 contre et 21 se sont abstenus.
Le gouvernement burkinabè peut pousser un «ouf» de soulagement car le Budget de l’Etat comptant pour l’année 2018, qui s’établit en ressources à 2 018 milliards 154 millions 960 mille francs CFA et en dépenses à 2 441 milliards 317 millions 986 mille francs CFA et qu’il a soumis au vote ce lundi 27 novembre 2017, a été approuvé par les élus du peuple. En effet, sur 121 votants, 87 députés ont voté pour, 13 ont voté contre et 21 se sont abstenus. C’est au grand bonheur de la ministre de l’économie, des finances et du développement, Hadizatou Rosine Coulibaly née Sori. C’est avec grand soulagement qu’elle a confié que le budget 2018 cache un certain nombre de messages. Le premier qu’elle juge important, c’est la consolidation de la croissance. Selon ses explications, après les crises de 2014 et 2015, le Burkina Faso avait atteint un niveau de croissance le plus bas possible, 4% en moyenne a-t-elle soutenu. Elle indique qu’en 2016 et 2017, la croissance s’est résolument amorcée pour atteindre 5,4%, 5,9% et actuellement elle est de 6,4%. Ce basant donc sur ces chiffres, elle rassure que le budget voté va maintenir et renforcer cette croissance qu’elle juge positive. Le deuxième message important selon elle est que le budget est orienté vers les plus pauvres. Elle explique que pour sa mise en œuvre, le gouvernement a maintenu les dépenses au niveau des secteurs sociaux. Elle fait référence ici à l’éducation, à la santé, à la gratuité des soins etc. Un autre élément que la ministre a mentionné, c’est le maintien du niveau d’investissement qu’elle estime acceptable malgré les difficultés rencontrées. Elle confirme que le budget a été orienté dans le secteur de la sécurité et de la défense. Il s’agit d’une volonté de donner plus de moyens aux forces de défense et de sécurité a-t-elle indiqué. Elle est également revenue sur le Programme d’urgence pour le Sahel (PUS) et bien d’autres que le budget prend en compte.
Si après le vote, le gouvernement peut se réjouir tout comme les députés du MPP ou de la majorité qui ont voté pour, cela n’a pas empêché le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, d’inviter le gouvernement à la lutte contre la corruption. Il a fait cas d’ouvrages construits avec l’argent du contribuable, qui se sont avéré de mauvaise qualité après réception. Selon lui, l’exécutif doit être regardant sur ces choses car «c’est l’argent du contribuable qui est gaspillé», a-t-il souligné. Il a donc invité le gouvernement à sévir, à punir les corrompus, les fonctionnaires indélicats. Pour sa part, il l’a rassuré de l’accompagnement de l’Assemblée nationale dans ce sens. Le président n’a pas manqué non plus de rappeler à la ministre en charge de l’économie, Hadizatou Rosine Coulibaly née Sori qu’en ce qui concerne le Partenariat public-privé (PPP) l’institution dont il est le premier responsable n’hésitera pas à faire un point sur les marchés passés tout comme leurs exécutions. « S’il y a des gens qui ont trempé leurs barbiches dans des affaires pas nettes, qu’ils soient des ministres du MPP, des alliés ou de l’opposition, qu’ils attendent à une suite», a martelé Alassane Bala Sakandé. Pour ce qui est des ouvrages déjà réalisés, il a rappelé à la ministre de l’économie, des finances et du développement que le législatif n’a pas besoin de chiffres, mais des cartographies qui lui permettront de vérifier la véracité des chiffres avancés. Il conclut : «Nous serons maintenant des Saints Thomas».
Il faut le rappeler qu’avant le vote, sur les six groupes parlementaires que compte l’Assemblée nationale, les groupes Paix, justice et réconciliation natioale et UPC ont appelé leurs membres à s’abstenir. Les groupes Burkindlim et MPP ont appelé leurs élus à voter pour, tandis que le groupe CDP a appelé ses députés à voter contre. Le nouveau-né, le groupe UPC-renouveau démocratie a laissé le choix à ses membres sans leur donner de consigne de vote .
Thierry AGBODJAN
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