Le Centre d’information et de formation sur le budget (CIFOEB) a convié les hommes des médias à un point de presse, le lundi 4 décembre 2017, à Ouagadougou. Il a présenté l’analyse citoyenne du budget de l’Etat, exercice 2018, qu’il a faite, au lendemain du vote de la loi de finances par l’Assemblée nationale.
La capacité de mobilisation des ressources au Burkina Faso est largement insuffisante pour pouvoir faire face aux besoins de fonctionnement et d’investissement pour espérer un développement au profit des populations. Cette annonce a été faite par le directeur exécutif du Centre d’information et de formation sur le budget (CIFOEB), Léopold Zimapi Kohoun, lors du point de presse qu’il a animé le lundi 4 décembre 2017.
Il s’agit en effet, de la présentation de l’analyse citoyenne du budget de l’Etat, exercice 2018, que la structure dont il a la gestion a faite au lendemain du vote de la loi de finances portant budget de l’Etat, gestion 2018 par l’Assemblée nationale. S’il a fait cette annonce, c’est parce que le CIFOEB a analysé le budget de l’Etat, gestion 2018 qui se présente comme suit : ressources totales : 2018,155 milliards de francs CFA, dépenses totales : 2 441,318 milliards de francs CFA, soit un besoin de financement de 423,163 milliards de francs CFA que l’Etat compte satisfaire à travers les emprunts et appuis budgétaires. Si on en croit le directeur exécutif, entre 2017 et 2018, les dons projets, ainsi que les dons programmes (appuis budgétaires) seront en baisse.
Il explique cette situation par la méfiance des partenaires techniques et financiers vis-à-vis des politiques publiques mises en œuvre par le gouvernement. Il relève également, que l’évolution des recettes fiscales ne permet pas de respecter la norme communautaire de 20% minimum de taux de pression fiscale, étant donné qu’il se situerait à 18,49% en 2018 et à 18,64% en 2019 et 2020.
Pour ce qui est des dépenses budgétaires, Léopold Zimapi Kohoun relève qu’elles se chiffreraient à 2438,66 milliards de francs CFA contre 2 295,99 milliards de francs CFA en 2017, soit une hausse de 6,21%. Il confie qu’entre 2017 et 2018, les dépenses de personnel enregistreraient une augmentation de 60,66 milliards de francs CFA, soit une hausse de 10,64%. Il va plus loin, en confirmant que les dépenses en question se situeraient à 685,60 milliards de francs CFA en 2019 et à 742,7 milliards de francs CFA en 2020, soit un accroissement annuel moyen de 11,6% sur la période.
Au regard de l’analyse ci-dessus faite, le Centre d’information et de formation sur le budget a formulé à l’endroit des décideurs burkinabè des recommandations. Au titre donc des recettes, le principal conférencier a relevé entre autres : la mise en place de stratégies pour une mobilisation optimale des ressources propres, l’évaluation du système fiscal actuel en vue de son adaptation au contexte burkinabè, l’informatisation intégrale des services de la Direction générale des impôts, en vue de réduire les interventions manuelles, sources d’erreurs et de mal gouvernance, etc.
Au titre des dépenses, il revient sur la maîtrise de la fronde sociale, surtout en ce qui concerne les revendications sociales à l’effet de stabiliser et contenir la masse salariale, l’application effective des circulaires sur les missions internes et externes et la réduction du train de vie de l’Etat, le respect des engagements internationaux dans les domaines de l’agriculture, l’eau potable et l’assainissement, l’éducation et la santé, la mise en place d’une stratégie d’endettement du pays, axée sur les résultats pouvant faire en sorte que le Burkina Faso puisse se passer de l’aide, etc . SOCIETE UNE
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