On sait le président américain, Donald Trump pragmatique pour qualifier d’anodin, l’audience qu’il a accordée à son homologue nigérian, Muhamadu Buhari, lors de sa visite officielle, la première d’un n°1 de l’Afrique subsaharienne chez l’oncle Sam. D’abord, c’est pour le business car le «American first» passe obligatoirement par les affaires. Or les Etats-Unis sont le 5e partenaire commercial du Nigéria, un rang que Trump veut ramener à un niveau supérieur. En particulier, l’aigle américain veut bouter hors du Nigéria, le dragon chinois dont les produits sont importés 2 fois par le Nigéria par rapport à ceux américains. Abaissement des barrières commerciales, augmentation des investissements dans les produits pétroliers et non-pétroliers sont entre autres, des mesures à concrétiser rapidement, puisqu’elles étaient sur la table, sous Obama, mais ont été gelées pour cause de prédation de droits de l’homme au Nigéria.
Mais une visite du président de la première puissance de l’Afrique, chez celui de la première puissance mondiale, n’en serait pas une, sans évocation des problèmes stratégiques, sécuritaires et militaires, et en l’espèce, lutte contre Boko Haram. Et pour cause. A peine, Buhari terminait son séjour américain, qu’à Mubi dans l’Etat d’Adamawa, les sicaires de la secte islamique frappaient une mosquée et un marché, faisant plus d’une vingtaine de morts et une soixantaine de blessés. Une énième bravade contre l’Etat central qui n’aurait pas eu d’effet, si ce n’était pas des vies humaines qui étaient ôtées. C’est pourquoi, l’étoffement de l’armée nigériane, en particulier l’armée de l’air avec les 12 avions Super Tucano, que les USA vont vendre au Nigeria, constituent, des perspectives efficaces contre Abubakaru Shekau et ses tueurs. Ces avions de chasse vont pallier au manque d’équipements des soldats nigérians, souvent munis de matériels obsolètes, ou pas adaptés à cette guerre asymétrique. Ces «cracheurs de feu» depuis le ciel, sont, une couverture pour les fantassins au sol, et sont plus rapides, en cas d’opérations militaires urgentes ou d’évacuations médicales. La cible principale de ces avions militaires demeure donc le chacal et sa meute, qui, bien que diminués, continuent à aboyer, à Damasak, Damaturu, Mubi et surtout à faire de la forêt de Sambisa sa base arrière de repli. Ces avions Tucano, devront permettre d’effectuer une opération de ‘’dératisation’’ de cette forêt, c’est-à-dire d’expurger les éléments de Boko Haram en les localisant et en tapant au bon endroit. On est mémoratif qu’une opération conjointe des armées tchadienne et nigérienne avait permis d’y porter de sérieuses estocades à Boko Haram. Mais, la secte c’était reconstituée, et avec ces avions adaptés, les localisations de ces ’’nids’’ de Boko Haram et leurs destructions seront plus efficaces. C’est aussi à ce prix que Muhamadu Buhari pourra sérieusement réduire Boko Haram à sa plus simple expression, lui qui a toujours déclamé que ‘’Boko Haram est finie’’, alors qu’il n’en est rien. La preuve encore par ce double attentat de Mubi ! .
La Rédaction
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