La Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) a tenu hier jeudi 11 mars 2021, une conférence de presse. L’objectif était d’échanger avec les hommes de médias sur des sujets d’importance majeure pour les consommateurs. Il s’agit entre autres de la surfacturation de l’ONEA, de la qualité des huiles alimentaires, et bien d’autres. S’agissant de la qualité des huiles alimentaires, la Ligue a au cours de ce point de presse, indexé le ministère du Commerce qui, selon elle, a déclaré conforme «des huiles impropres à la consommation». Cette sortie médiatique est faite en prélude à la journée internationale du consommateur célébrée le 15 mars de chaque année.
«Sur 13 échantillons d’huile que nous avons prélevés et testés, 5 ne sont pas enrichis aux vitamines A, contrairement à ce que la loi au Burkina recommande. Pire, sur les 8 échantillons restants, 2 contiennent de l’acide supérieur à la norme», révèle Pascal Zaïda, chargé de la réception des plaintes à la Ligue des consommateurs. Pourtant dit-il, un communiqué du ministère du Commerce a bien certifié que les mêmes huiles testées sont de bonne qualité. Cependant, Pascal Zaïda précise et affirme que c’est après analyse de ces 13 échantillons, qu’ils les ont jugés impropres à la consommation.
«Pire, courant février, le ministère a fait sortir une seconde liste qui confirme ces huiles et d’autres huiles propres à la consommation», regrette-t-il. Par ailleurs, M. Zaïda a déploré «l’inaction» du ministère en charge du commerce face à «la prolifération des huiles impropres à la consommation». Et il pointe du doigt : «ce qui est déconcertant, c’est que le ministère du Commerce est au courant de ces installations, mais ne fait rien».
Sur la question de la surfacturation, la Ligue a demandé à l’ONEA, de suspendre temporairement l’application du relevé bimestriel, le temps de régler les contentieux, de faire un audit du logiciel de facturation, d’informer suffisamment le consommateur en cas d’innovation lorsque celle-ci impact ses habitudes et d’appliquer une autre formule de recouvrement. «Nous ne sommes pas un paracétamol qu’on prend pour calmer la colère des consommateurs», indique le président de la LCB, Dasmané Traoré.
Lors des échanges, il ressort aussi que l’ONEA a mal ou du moins n’a pas communiqué sur cette question de relevé bimestriel, pour éclairer les lanternes des abonnés. Selon les explications de Francis Kéré, il y a des fuites d’eau qui sont aussi à la base du problème. En plus dit-il, certains distribuent l’eau à leurs voisins à travers des tuyaux, sans jamais reconnaître leurs actes. Pourtant, «l’ONEA facture sur la base de la consommation du client», a-t-il fait savoir.
Omar SALIA
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