Burkina Faso : Il faut impérativement sauver l’Est !

Burkina Faso : Il faut impérativement sauver l’Est !

Le constat est désormais prégnant: le Burkina Faso va mal ces derniers jours à l’Est. Après l’embellie de Rayongo où sous le manteau de l’aube, les éléments de l’Unité spéciale d’intervention de la Gendarmerie nationale (USIGN) ont démantelé une cellule de terroristes en attente d’une aubaine pour faire saigner le pays des hommes intègres, les choses semblent avoir échappé à nos sécurocrates. Alors que les regards étaient tournés vers la partie septentrionale du pays (Nord-Sahel), c’est à l’Est que les forces du mal ont pris leurs quartiers. Et il ne passe plus une semaine sans que l’on étale un élément sur une civière ou pire que l’on prend la direction du cimetière municipal de Goughin pour y accompagner d’autres dans leur dernière demeure. Les mos manquent pour exprimer la profondeur des meurtrissures que portent les parents des victimes et par ricochet les populations de ces zones où il ne fait plus bon vivre.  Le mode opératoire est aussi cruel que la sale guerre que nous imposent ces ennemis invisibles : des engins explosifs dissimulés sur les routes et qui explosent aux passages des convois militaires. En un mois, le bilan est à la fois triste et plus que révoltant. Environ une vingtaine de morts dont 17 militaires et paramilitaire et deux civils, selon un décompte non officiel.

Selon plusieurs sources ces attaques répétées seraient l’œuvre de combattants qui auraient traversé la frontière avec le Niger et qui se seraient finalement retrouvés dans cette zone boisée très giboyeuse et où sont installées depuis quelques années plusieurs mines. Que recherchent ces assaillants que l’on a  toujours du mal à identifier ? Espèrent-ils, après avoir mis plusieurs projets en berne au Nord, asphyxié une des mamelles de notre économie (l’exploitation minière) déjà éprouvée par les crises qui se sont succédées sous nos cieux ?Où est-ce une diversion question de pouvoir frapper des cibles emblematiques ?

Une chose est sûre, ces multiples attaques dont on ignore les auteurs visent à jeter un discrédit sur le régime actuel. Ils sont nombreux les Burkinabè qui Mezza Voce lâchent des brides de phrases peu réconfortantes pour nos actuels princes et leur capacité à répondre de façon efficace aux défis sécuritaires et c’est l’objectif recherché. Ne cédons pas à l’abattement. Car pour inverser la tendance et mettre en déroute les auteurs de ces attaques, nous devons comme l’a recommandé le chef de l’Etat prendre le taureau par les cornes.

Mais en dépit de l’atroce souffrance de voir des compatriotes portés en terre par la faute de gens sans foi ni loi, la solidarité et la défense de la patrie sont les maitres-mots qui devront désormais guider les Burkinabè. Le chef de l’Etat après son périple chinois a tenu au cours de ce week-end  la première session extraordinaire du conseil supérieur de la défense nationale  qui s’apparente à un conseil de guerre où des engagements fermes ont été pris pour que la riposte soit à la hauteur de l’attaque. En outre, l’une des dispositions de cette rencontre est le renforcement de la collaboration entre les populations et services de renseignements afin de démasquer toute action suspecte. C’est le lieu d’interpeller le gouvernement pour une dotation adéquate de nos Forces de défense et de sécurité en matériel de première main. Tout devra aussi être mis en œuvre pour que ce qui leur est destiné comme prime arrive à destination et à bonne date.

L’urgence de la dégradation de la situation sécuritaire dans cette partie (marquée zone rouge par plusieurs représentations diplomatiques) nous commande d’aller vite, mais c’est avec discernement pour éviter tout amalgame susceptible de compromettre cette lutte qui s’annonce longue et éprouvante. C’est donc main dans la main et avec méthode que nous viendrons à bout de ceux qui nous trouent nos nuits et jours, de balles et mines et portent des coups de boutoir à l’autorité de l’Etat.

Davy Richard SEKONE

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