Burkina Faso : L’Abbé Rodrigue comme les suppliciés César à Nohao et Souaibou à Djibo

Burkina Faso : L’Abbé Rodrigue comme les suppliciés César à Nohao et Souaibou à Djibo

Triste nouvelle dans les rangs de l’église catholique. L’Abbé Rodrigue Sanon, curé de la paroisse de Soubaganyedougou dans la province de la Léraba, porté disparu le mardi 19 janvier sur la route de Banfora a été retrouvé mort. Le corps du prêtre a été retrouvé dans la soirée du jeudi 21 janvier 2021, soit deux jours après sa disparition. Selon le quotidien d’Etat, (Sidwaya) le corps sans vie de l’Abbé Rodrigue Sanon a été retrouvé dans le village de Toumousseni, localité située à une vingtaine de kilomètres de Banfora, sur l’axe qui mène à Sindou.

La nouvelle  de la disparition du curé avait été annoncée par un communiqué de l’archevêque de la région des Cascades, Monseigneur Lucas Kalfa Sanou.  «L’abbé Rodrigue Sanon, curé de la paroisse Notre dame de Soubaganyedougou, est porté disparu ce 19 janvier 2021. Il avait quitté Soubaganyedougou pour Banfora afin de participer à une réunion mais n’est jamais arrivé à destination», avait annoncé  Lucas Kalfa Sanou dans le communiqué rendu publique hier mercredi 20 janvier 2021.

Le prélat indiquait dans le même temps, avoir saisi les autorités compétentes pour le rechercher. Mais en fin de journée du mercredi 20 janvier 2021, le véhicule du prêtre avait été retrouvé sur l’axe menant vers Banfora. Cette découverte confortait la position de ceux qui redoutaient un enlèvement du prêtre et les regards sont tournés vers la piste terroriste. 

En plus des régions du Sahel (depuis cinq ans), de l’Est, du Nord et de la Boucle du Mouhoun, les Cascades connaissent depuis plus de deux ans des incursions de groupes terroristes.  En plus des attaques qui ciblent les civils, les Forces armées (militaires et paramilitaires), plusieurs lieux de culte ont été attaqués et des responsables religieux, des travailleurs en mission dans ces zones, ont été assassinés ou enlevés par des individus armés. Notons qu’en mars 2019, c’était le curé de Djibo qui avait été enlevé sur l’axe Botogui-Djibo. Le 15 février 2018, le père César Fernandez, missionnaire espagnol, avait été tué dans le Centre-Est du Burkina. La mort du curé de Soubaganyedougou vient allonger la liste des responsables religieux tués par des individus armés.

Comme le redoutaient plusieurs observateurs, cette zone à cheval entre le Mali et la Côte d’Ivoire semble de plus en plus être celle de katibas qui veulent subrepticement prendre pied sur l’Afrique côtière du Sahel.

– On se rappelle du rapt en novembre 2019 de trois Burkinabè et d’un expatrié chinois, prestataires de service pour l’Etat burkinabè qui avaient été brièvement enlevés dans la région des Cascades avant d’être retrouvés quelques jours plus tard.

– On se rappelle aussi de l’attaque de Kafolo frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso qui avait fait 14 morts dans la nuit du 10 au 11 juin 2020.

Ce rapt du prêtre burkinabè, suivi de son assassinat n’est pas sans rappeler d’autres enlèvements d’hommes de Dieu, musulmans et chrétiens. Les curés, les pasteurs, le grand imam de Djibo  Souaibou Cissé et retrouvé mort trois jours après son enlèvement.

Mais, il intervient aussi au moment où la présence de troupes au Sahel est l’objet de supputations. Barkhane forte de 5 100 hommes pourrait voir son effectif diminué. La task Force  Takuba attend impatiemment les soldats des pays européens. Vivement le sommet de N’Djamena au Tchad en février pour y voir clair. En attendant, les Forces de défense et de sécurité (FDS),  les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) doivent redoubler d’efforts et les populations collaborer.

Davy Richard SEKONE

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