Nouvelle décision de la justice militaire dans l’affaire Me Guy Hervé Kam. Selon plusieurs sources, hier lundi 8 juillet 2024, la Chambre de contrôle de l’instruction du tribunal militaire de Ouagadougou a ordonné la libération de l’avocat Me Guy Hervé Kam.
L’avocat et coordonnateur national du Mouvement SENS arrêté le 24 janvier 2024 et détenu dans un lieu tenu secret est accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Il avait été transféré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) malgré des décisions de justice qui ordonnaient sa mise en liberté. Dans un premier temps, c’est le tribunal administratif de Ouagadougou qui ordonnait la libération de l’avocat. Quelques mois plus tard (le 23 avril 2024) ce fut au tour de la Cour administrative d’appel de Ouagadougou d’ordonner sa libération suite à l’appel interjeté par l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE) en estimant que le Tribunal administratif n’est pas compétent pour connaître de cette affaire qui est «d’ordre pénal». Mais un mois plus tard, le 29 mai 2024, alors qu’il était enfin libéré près de son domicile, il a été arrêté par les forces de sécurité de l’Etat qui le conduiront à la MACA. Après ce verdict rendu par la Cour d’appel du tribunal administratif, les avocats de la défense ont expliqué que «l’arrêt rendu en appel est en dernier ressort». C’est-à-dire qu’il doit immédiatement prendre effet, à partir du moment où il a été décidé.
Rappelons que depuis l’arrestation de Me Guy Hervé, les avocats du Burkina Faso avaient observé un arrêt de travail et paralysé de nombreux tribunaux pour exiger sa libération. Le 27 mars 2024, dans une déclaration commune, une dizaine d’organisations de la société civile a appelé le gouvernement au respect des dispositions de la Constitution et à la libération sans délai de toutes les personnes illégalement arrêtées. Ces organisations disent regretter que les dirigeants actuels défient ouvertement l’autorité du pouvoir judiciaire.
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