Burkina Faso-Transition-terrorisme-CEDEAO  Damiba : 5 mois pour vaincre et convaincre !

Burkina Faso-Transition-terrorisme-CEDEAO Damiba : 5 mois pour vaincre et convaincre !

Damiba et la négociation guerrière avec les terrorismes, ce n’est point un gros poisson d’avril, même si l’annonce tonitruante en a été faite le 1er avril sur le coup de 21 h 20 sur la Télévision nationale du Burkina (TNB). Le président de la Transition burkinabè a-t-il été gagné par un doute hyperbolique ?

Alors que les envoyés spéciaux de la CEDEAO, conduits par le président de la Commission, Jean Kassi Brou sont à Ouagadougou depuis le 31 mars, pour discuter du timing de la Transition et de la libération sans condition du président déchu Roch kaboré, une mission CEDEAO qui se poursuit d’ailleurs jusqu’à demain 5 avril 2022. Alors donc que cette CEDEAO essaie de faire comprendre que les 36 mois sont une éternité et que 18 mois paraissent raisonnables, Damiba a fait donc un oral sur la télévision nationale dont la substantifique moelle se résume aux points suivants :

1) Des groupes locaux seront formés qui serviront de sorte de courroie de transmission avec les terroristes pour négocier. Négocier avec ceux avec qui on le peut et continuer à faire la guerre à d’autres. On négocie tout en se battant !

2) Les activités à caractère politique ou social qui requiert la présence des forces de l’ordre ne sont plus de mise, car la lutte contre le terrorisme est prioritaire.

Des audits sont déjà diligentés pour situer les responsabilités sur la mal-gouvernance. A ce niveau, Damiba ne précise pas si des équipes d’investigations mobiles (comme du temps des Tribunaux populaires de la révolution (TPR)  sont déjà en branle pour éviter que des traces ne soient effacées. De plus , est-ce de simples audits ou ce sont des investigations en plus ? Enfin, il faudra préciser et c’est une erreur à ne pas commettre que seules l’ASCE-LC, la Cour des Comptes et les inspections des finances des ministères sont habilités à ce genre de boulot, pas des cabinets d’audit de la comptabilité privée. Tout juste des experts privés peuvent faire partie des équipes.

3) Certaines libertés seront  réduites, car c’est le prix à payer pour que nos enfants puissent un jour bénéficier pleinement de cette liberté sur l’ensemble du territoire. Là au moins, il faut s’accorder avec Damiba, car de nombreux Burkinabè continuent à vivre comme si le pays était en paix, or il y a la guerre asymétrique mais guerre tout de même.

On est aussi surpris que Damiba adopte la stratégie que les groupes armés terroristes expérimentent : chasser les populations des zones dites de conflit, Là aussi, il faut lui savoir gré, car à la guerre comme à la guerre, va-t-il utiliser les grands moyens ? Des armes de destruction massives dans ces localités infestées par les terroristes ?

4) La fin de la Transition est corrélée à la fin des défis qui assaillent le Burkina, à commencer par le terrorisme.

5) Enfin, rendez-vous est pris par le chef suprême des armées pour 5 mois pour une évaluation exhaustive et circonstanciée des promesses.

Deux mois après avoir débarqué Roch pour incapacité de résultats anti-terroriste, l’ex-MPSR, a décidé de communiquer, et soit dit en passant, on sent une communication gouvernementale hyper contrôlée, même si on aurait voulu que Damiba attende la présentation de la feuille de route de la Transition de son PM ce matin 4 avril à l’ALT avant de s’exprimer. Enfin il est le chef , il décide.

Pour le chronogramme de la Transition, sans préjuger de ce que adviendra demain, 5 avril avec les compagnons de Brou, lui-même ayant regagné Abuja, puisque rien n’ayant filtré, on ne sait pas si Damiba acceptera les 18 mois, ou engagera-t-il la bravade avec la CEDEAO, avec un risque incalculé, puisque si Damiba veut suivre l’exemple malien, c’est ignorer que Goïta a le soutien de pas mal de ses compatriotes, au Burkina, c’est loin d’être son cas, à la limite, les Burkinabè sont toujours dans l’observation, sauf les saprophytes qui ont sorti la brosse à réduire les rangers de Damiba, question de se faire des subsides.

Mais incontestablement, ce qui aura retenu l’attention dans ce 2e grand oral de l’enfant de Nakalbo, c’est sa décision de négocier avec les terroristes. Ce 1er avril 2022 d’ailleurs au moment où il s’est exprimé, à Kougoudgin, au Nord du Burkina, une vingtaine de civils a été massacrée. N’empêche que Damiba annonce une   ouverture de négociations  avec les groupes armés nationaux avec un ton comminatoire que pourrait ne pas apprécier l’ennemi.  En décidant de franchir le Rubicon, Damiba fait au moins dans la clarté, et sur ce plan, les planètes sont alignées avec le Mali (depuis IBK jusqu’à Goïta) et le Niger, sauf que dans le cas d’espèce, au Mali, la situation est assez confuse, oscillant entre déclarations victorieuses des autorités sur les djihadistes, massacres et exactions des FAMa, dénoncées par les droits-de-l’hommistes, tandis qu’au Niger, pas un village n’est sous le joug des terroristes, et Bazoum, est en négociations via des chefs de villages, de tribus, pour toucher les jeunes enrôlés dans les katibas. Le tout sur une réorganisation de Barkhane, comme l’a laissé entendre le chef d’état-major de l’armée française, le général Burkhard. Qu’en pense la France opposée aux négociations ?

A contrario, au Burkina Faso, Damiba entame une négociation avec de grands pans du territoire contrôlés par les terroristes, et toujours une armée, qui grappille des victoires, mais qui peine à vaincre. Bref en position de faiblesse même si dans l’un ou l’autre cas, on peut toujours négocier. Ce qui importe, c’est ce sur quoi, on négocie.

Néanmoins, le chef de l’Etat burkinabè, endossant sa tenue de capitaine du bateau burkinabè, croit ferme à la réversibilité de cette situation catastrophique du Burkina. Il met son honneur de lieutenant-colonel, de chef suprême des armées et de président du Faso dans la balance et promet des résultats dans 5 mois. Prenons date avec lui !

La REDACTION

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