Burkina-Mali-Niger, lendemain du «Brexit Sahélien» dans la CEDEAO : Et maintenant, il se passe quoi ?

Burkina-Mali-Niger, lendemain du «Brexit Sahélien» dans la CEDEAO : Et maintenant, il se passe quoi ?

Micro-trottoir, analyses sur les plateaux de télé et sur les ondes des radios, éditoriaux et même et surtout Monsieur-Rue et sa cousine Dame Rumeur, chacun y va de ce qui va se passer après ce divorce entre l’AES et la CEDEAO.

Evidemment, on fait le tour des analyses que tirent ces trois (3) pays en rupture de ban avec la Communauté régionale : souveraineté plus accrue, des mesures compensatoires prévues, des pays tels que le Maroc et l’Algérie seront des partenaires précieux. Et la Russie qui plus que jamais devrait être aux côtés de ces 3 pays qui vibrent à l’unisson au nom de l’ours de la mer noire. Concrètement aussi, il y aura des difficultés et surtout des problèmes pratico-pratiques : les passeports actuels estampillés CEDEAO restent-ils valables ? Si un Malien, un Burkinabè ou un Nigérien veut se rendre dans un autre pays non membre de l’AES, paiera-t-il le prix d’un visa, vu que ce retrait a été exigible immédiatement ?

En principe, les 3 pays disposent d’une année (Cf : articles 91 et 92) des textes de la CEDEAO pour vraiment rompre les amarres. Mais comme ils revendiquent un départ hic and nunc, que feront-ils ? Que deviendront diplomatiquement les Burkinabè, Maliens et Nigériens qui sont en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo… ? Et les projets régionaux en cours ? Les fonctionnaires de la CEDEAO, dont par exemple la représentante au Burkina Faso fait quoi ? le réarmement douanier qui devra rentrer en vigueur aux frontières des pays non-membres de l’AES se fera comment ?

La CEDEAO qui à l’évidence a quitté son costume de père-fouettard pour endosser celui de joueur de balle à terre dispose de quelles propositions pour recoller les morceaux ? Une levée des sanctions contre le Niger et la permission des 3 pays « parias » de participer aux sommets de la CEDEAO pourrait peut-être dérider cette situation de déflagration ? De même la CEDEAO est-elle prête à revoir ses considérations sur les systèmes politiques en dépoussiérant ses textes, obsolètes au regard de l’existant actuel ?

Généralement, les lendemains de grande cuite ou bamboula, c’est la gueule de bois et le jour d’après ce séisme politique au sein de la CEDEAO, on n’est pas groggy, mais l’onde de choc est très ressentie, et même la fête de la CAN n’y fera rien. Il est certain que dans les capitales comme Abuja, Abidjan, Cotonou, … des réunions restreintes sont tenues pour aviser, en attendant des rencontres avec le Niger, Burkina-Mali et le prochain sommet de l’organisation, Goïta-IB et Tiani viennent assurément d’accélérer l’histoire.  Pourront-ils la conduire jusqu’au bout, et selon le cap qu’ils se sont fixés sans la CEDEAO ? Quelle est la suite immédiate ? Les regards sont tournés vers les palais présidentiels des 3 pays de l’AES.

La rédaction

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