Zéphirin Diabré, Chef de file de l’opposition politique, patron du premier parti d’opposition du Burkina, a maintenu sa plainte devant les pandores qui l’ont convoqué ce lendemain de fête de nouvel an. Il veut toujours poursuivre le ministre de la sécurité Simon Compaoré, qu’il a attrait devant la Justice pour port illégal d’arme de guerre.
L’acte de naissance de cette histoire a été établi par une vidéo ahurissante où le ministre d’Etat, présent dans la cour d’un député démissionnaire de l’UPC, en l’occurrence Ladji Coulibaly, gilet pare-balle blanc sur les épaules, brandissait une kalachnikov, menaçant de « chicoter » des militants de Zéphirin Diabré qui seraient venus rendre visite à l’honorable.
Pour Diabré, le chef de la sécurité intérieure du Burkina a violé la loi car, étant civil, il ne devrait pas être en possession d’une arme réservée exclusivement aux forces militaires et paramilitaires. Ayant été « écouté » par la gendarmerie nationale, il souhaite désormais que le principal mis en cause vienne également s’expliquer.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette insistance de Diabré n’est pas une surprise. Surtout après que dans son message de nouvel an, il n’a pas utilisé de gants ni de mots tendres pour signifier clairement que le deuxième des RSS doit rendre le tablier du gouvernement. A défaut que le concerné le fasse de lui-même, une condamnation en justice pourrait bien l’y contraindre.
C’est donc l’appareil judiciaire qui est ainsi mis à l’épreuve. Les regards sont posés sur lui, avec, il faut le dire, peu de conviction que cette plainte prospèrera outre mesure. Si d’aventure Simon Compaoré était inculpé, c’est en ce moment que le film deviendra intéressant ! En attendant, on se contente d’observer l’issue de ce bras de fer engagé.
Dans tous les cas, quoi qu’il arrive, c’est la démocratie burkinabè qui sort gagnante. Il y a quelques années, on n’aurait jamais imaginé un citoyen, aussi chef de file de l’opposition soit-il, oser défier un directeur de service en justice, encore moins le convoquer en justice. Les choses évoluent donc.
Et en toute chose, il y a toujours des leçons à tirer. Il est fort à parier que les tenants d’un quelconque pouvoir feront désormais attention aux actes qu’ils poseront à l’avenir.
Ahmed BAMBARA
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