A-t-on parlé trop tôt ? Y a-t-il eu couac de dernière minute pour qu’in fine tout se soit grippé ?
Qu’est-ce qui coince finalement ? A moins qu’on ait pris autant de gants pour donner toutes les chances à cette opération libération ?
En tout cas les familles nucléaires des 2 otages et celle politique du patron de l’URD et leurs proches sont
depuis le weekend en apnée, leur téléphone portable vissés à l’oreille et tressaillent à chaque sonnerie
attendant la nouvelle qui soulage.
Mais rien jusqu’à hier soir, et on sent toujours la diplomatie souterraine en action, les négociateurs sur les dents à cause de cette surmédiatisation qui s’accommode mal avec une négociation de libération. Les 100 terroristes qu’on va monnayer cotre les 2 otages, le nom d’Iyad Ag Ghaly qu’on prononce dans cette affaire, tout ça peut braquer les ravisseurs qui n’aiment tant que la discrétion en la matière et qui sont en position de force alors que dans les présentes négociations de libération, aucun nom de renom de «Monsieur Bons offices» n’apparait. Ce qui est un handicap. Non pas qu’il y en a pas car on imagine mal une telle action sans des gens de l’ombre. Est-ce toujours Dionkounda Traoré ? Ou d’autres personnes de la junte sous l’égide de la CMA ?
Mais ces atermoiements assimilés à de la prudence, cet entre-deux, cette période où on ne sait pas ou en est-on alors que la libération voire l’acheminement des terroristes élargis semblent bien actés, tout ce flou signifie aussi que ce sont les ravisseurs qui marquent le pas, qui dictent la loi et qu’en face pour ne pas mettre la vie de Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin en danger, on se montre comme un funambuliste sur une corde raide.
Mais cette situation a été rendue possible parce que Bamako et l’Elysée paraissent ne plus avoir des «experts en libération» de la trempe de Blaise Compaoré, Limam Chaffi …
Rien qu’en prenant le cas de l’ancien président burkinabè, il avait tous les leviers pour négocier, mais savait montrer aussi aux ravisseurs qu’en cas de refus, il pouvait y avoir des représailles et pouvait amadouer en offrant le gite et le couvert à ces derniers. Craint, ayant une force de frappe militaire redoutée et disons-le un Limam Chaffi redoutablement efficace, on peut dire ce qu’on pense du désormais exilé d’Abidjan, sur ses relations incestueuses avec les djihadistes, sur le Burkina bienveillant envers eux, sur le business des enlèvements …ce qui n’équivaut en rien à l’accueil que leur avait réservé un ATT sur le sol malien, alors qu’ils n’avaient que le qualificatif de supplétifs de Kaddafi. Mais l’autre face de Blaise est qu’il a rendu bien des services à la sous-région en se servant lui aussi, au passage.
Et si aujourd’hui avec ces 2 prisonniers en «voie de libération» mais non encore libérés, on reste dubitatif, les nerfs à fleur d’otages, c’est que le ou les négociateurs sont en position inferieure, pas seulement de par la vie des 2 prisonniers, en lévitation mais apparemment, parce qu’il manque ou il a manqué un «meneur» ou «homme de confiance» c’est selon. Les terroristes ont des codes qu’il faut appréhender.
Du coup on s’accroche, on y croit, on mène des discussions souterraines tout en comptant sur la bonne foi et la mansuétude de gens qui au fond n’ont pas d’état d’âme et qui vivent de rapines et de guerres économiques enrobées de politique et de religion.
Oui Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin sont peut être libres à l’heure ou vous parcourez ces lignes, mais si négociations il doit y avoir pour la paix en général au Sahel, et là c’est un clin d’œil aux pays (Burkina Niger) si on doit fignoler sur la paix, mieux vaut s’aguerrir et trouver les personnes qu’il faut. Un Etat n’a que la vie de ses citoyens et ses intérêts à défendre. Le reste n’a aucune importance. Aucune compétence n’est donc à rejeter.
Sam Chris
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