Le 23 juin à Abidjan, le président Ouattara déclarait face à son homologue nigérien, Mohamed Bazoum en visite officielle, qu’au sujet du Mali-Guinée-Burkina, «nous avons essayé d’harmoniser nos points de vue … nous voulons entretenir et développer des relations de confiance avec ces pays et nous souhaitons que le processus démocratique avance …».
Lui faisant échos, Bazoum dira : «Nous sommes en train de conjuguer nos efforts pour accompagner ces pays». Des préannonces à une levée des sanctions contre le Mali, ce 3 juillet lors du sommet de la CEDEAO ?
Ce qui est certain, c’est que moins d’une semaine après ces propos, le 28 juin exactement, par la voix du porte-parole de la junte, le colonel Abdoulaye Maïga, le chemin de la Transition sur le plan temporel était rendu public : des municipales, législatives et référendum sont prévus courant 2023 et la présidentielle pour février 2024. Des dates qui auraient été l’objet d’un accord à minima entre les militaires, les partis politiques, la société civile et même le médiateur attitré de la CEDEAO Goudluck Jonathan, lequel a séjourné à Bamako le 20 juin.
Pesé et soupesé au trébuchet, cette décision parait réaliste.
Effet domino, hier 29 juin le chef du gouvernement burkinabè Albert Ouédraogo a réuni également une classe politique passablement bougonne pour lui dévoiler le calendrier électoral, dont le cap est mis sur février 2025, chronogramme à soumettre au médiateur Issoufou demain vendredi 1er juillet . Et a y regarder de près, c’est l’optique des 36 mois qui tient car avec presque 6 mois au pouvoir, février 2025 bouclera les 3 ans. Reste à savoir ce que décidera la CEDEAO à ce sujet. Damiba surfera -t-il toujours sur sa baraka ? Lui le taciturne qui sait pourtant parler aux Ouattara, Bazoum …avec tact.
Avec ces chronogrammes, les Buhari, Ouattara, Nana-Akufo, et autre Bazoum ne peuvent plus sur le Mali maintenir un statu quo, ni jouer à un quelconque jeu ! L’option ce 3 juillet est la levée des sanctions, même avec encore quelques petites conditionnalités, mais, pas question de se débiner !
Le Mali semble avoir satisfait un tant soit peu aux injonctions des chefs d’Etat, qui certes tablaient sur 16-18 mois, mais tout compte fait, on a senti que Goïta et les siens, veulent adoucir le tango infernal qu’ils mènent avec la CEDEAO, à charge pour cette dernière, de ne pas donner l’impression que c’est le tout ou rien et de se mettre davantage à dos des populations qui la taxent de «CEDEAO des chefs d’Etat». Et puis, ces sanctions font aussi mal à la Côte d’Ivoire, au Togo et au Sénégal. En prélude par exemple à la Tabaski, le Mali malgré l’embargo a exporté 11 600 têtes de bétail vers la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas rien ! Même le président Nana-Akufo qui a essuyé ce 28 juin des émeutes de la vie chère à Accra devrait se rendre compte qu’il faut résoudre la question malienne fissa. Pour le Burkina rien n’est sur, sauf encore une habituelle bienveillance de la CEDEAO. Quant à la Guinée on ne peut rien présager en attendant la reprise du dialogue querellé ce 1er juillet.
Quelles seront ces petits réglages avant la levée des sanctions ? A moins que ce ne soit au fur et à mesure, en tout cas, voici venu le temps de la réaction côté CEDEAO, celle qui ne peut être que la levée de ce supplice de Tantale pour les populations.
La REDACTION
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