Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles a poursuivi hier mercredi 28 août 2019 dans le Centre-Nord, sa tournée dans le cadre du suivi de la campagne agricole humide 2019-2020. Au constat, une bonne campagne s’est installée dans ladite région et selon le ministre, près de 250 000 tonnes de production céréalière sont attendues cette année.
Après la région du Sahel, le ministre et sa délégation ont mis le cap sur la région du Centre-Nord, dans la province du Sanmatenga. Dans cette région, deux sites ont accueilli le ministre et sa délégation. Le village de Koulogho, dans la commune de Kaya, était le premier point de chute de Salifou Ouédraogo. Sur place, une exploitation de 17 ha répartie comme suit : 14 ha de maïs, 2 ha de niébé et 1 ha d’arachide est passée au peigne fin. Le ministre a constaté des innovations comme la production maraîchère en saison sèche et la diversification de la production agricole. «Lorsqu’on s’adonne à l’agriculture et on emploie les moyens en tenant compte des instructions des encadreurs, on ne peut que se réjouir de la suite», confie Issouf Ouédraogo producteur de ladite exploitation. A l’entendre, la saison agricole de cette année dans le Centre-Nord présente une bonne physionomie. Et pour lui, si dame nature continue à ouvrir ses vannes, il compte bien s’en sortir avec plus de 10 millions de FCFA. L’occasion faisant ainsi le larron, ce dernier a profité de la visite du premier des paysans pour exposer quelques difficultés auxquelles il est confronté, notamment le problème d’écoulement des produits et le manque de chambre froide pour la conservation de la pomme de terre. A ce sujet, le ministre a promis qu’une chambre froide sera bientôt érigée pour permettre la conservation des produits maraîchers. «Grâce à l’agriculture, j’ai pu m’offrir un billet d’avion pour le pèlerinage à La Mecque et j’ai même payé un véhicule. Il y a de l’argent dans l’agriculture. Il suffit seulement de se donner à fond.», a ajouté le producteur. Quelques minutes plus tard, le cortège du ministre fait son apparition dans l’exploitation agricole de 5,5 ha de Naaba Sanam de Séra, un village situé dans la commune de Boussouma. Là, le producteur ne se plaint pas. Il compte seulement sur la bonne humeur de dame nature pour espérer engranger 1 500 000 F CFA à la récolte. Dans cette localité, les spéculations mises en place sont le sorgho qui occupe la plus grande superficie (3 ha), le mil (2 ha) et le niébé (0,5 ha). «Tout va bien pour le moment. Cette année, il n’y a pas eu d’attaque des chenilles légionnaires et on espère que cela va rester ainsi.», foi de Naaba Sanam. Si ce n’est pas l’attaque des chenilles légionnaires, c’est bien l’attaques des terroristes.
L’impact du terrorisme sur le rendement agricole
En effet, sur la question des populations qui ont fui leurs terres à cause de l’insécurité, le ministre rassure que son département travaille en collaboration avec les propriétaires terriens pour que là où ces déplacés se sont installés puissent trouver des terres cultivables. «Le déplacement de ces populations peut impacter sur le rendement agricole, mais nous allons rattraper cela par une campagne sèche intensive», a rassuré Salifou Ouédraogo.
Par ailleurs, lors des échanges avec les acteurs de l’agriculture de la région du Centre-Nord, le ministre a réitéré le vœu que l’ensemble des acteurs s’organisent pour pouvoir relever les défis d’une campagne agricole à physionomie bonne ,mais marquée par l’insécurité.
En ce qui concerne le problème des intrants, Salifou Ouédraogo a rassuré les producteurs qu’une unité de production d’engrais sera installée à Koupéla pour pallier un temps soit peu au problème d’intrants. «Nous avons vu dans le Centre-Nord, des champs qui sont bien entretenus et les itinéraires techniques sont respectés.», a conclu le ministre.
Omar SALIA
COMMENTAIRES