Campagne cotonnière 2017/2018 : Le niveau de production en-dessous de -10% de la campagne précédente

Campagne cotonnière 2017/2018 : Le niveau de production en-dessous de -10% de la campagne précédente

L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) a animé sa traditionnelle conférence de presse, le samedi 28 avril 2018, à son siège. Une occasion de faire le bilan de la campagne cotonnière 2017 et d’annoncer les décisions. A en croire l’AICB, la mauvaise pluviométrie a occasionné une baisse des rendements au champ, ainsi qu’une baisse des attentes de production de coton graine. Le niveau de production est en-dessous de -10% de celui de la campagne précédente.

L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) a, à l’occasion de son assemblée générale statutaire, organisée le vendredi 27 avril 2018, fait le bilan de la campagne agricole et pris par la même occasion, d’importantes décisions, en vue de la préparation de la nouvelle campagne cotonnière 2018-2019. A travers la conférence a animée le samedi 28 avril 2018, l’AICB a donné de plus amples précisions sur ces deux points.

Au titre du bilan de la campagne cotonnière 2017/2018, le porte-parole, Ali Compaoré, directeur général de la SOCOMA, a indiqué que dès le démarrage de la campagne, des éléments encourageants avaient été notés.Un réel engouement des producteurs, la mise à disposition rapide des intrants et des besoins complémentaires, un démarrage satisfaisant des pluies (avril dans les zones de la SOCOMA et de Faso Coton et mai, dans la zone SOFITEX) etc. Mais, il explique que l’euphorie des premiers jours a laissé place à une période d’incertitudes et d’angoisses, née d’une pluviométrie dont le profil général devenait progressivement peu favorable aux activités champêtres. Cela aura comme conséquence, une baisse du cumul des précipitations relevées, au cours de la campagne, comparativement à la campagne de 2016-2017. Une baisse variant de -20% dans la zone Faso Coton, à -6% dans la partie SOCOMA. Pour Ali Compaoré, c’est la SOFITEX qui a  vraiment senti le coup.  Contrairement aux deux autres, elle a enregistré une fin précoce de la saison hivernale dans ses zones, à partir de début septembre 2017. Cette saison, selon ses dires, a été ponctuée d’épisodes de sécheresse (juillet, août, septembre) plus ou moins longs. Les conséquences d’une telle pluviométrie ont été : une perturbation du développement normal du cotonnier dans un nombre assez important de champs, des difficultés à mener des opérations de fertilisation des sols, une forte réduction du parasitisme enregistré et dominé par les chenilles des capsules (hélicoverpa armigera) dont les dégâts ont été considérables sur les semis tardifs et les semis normaux.

Ces facteurs défavorables au développement harmonieux du cotonnier ont à abouti à une baisse des rendements au champ et partant, une baisse des productions du coton graine. Ainsi, selon Ali Compaoré, le volume de la production du coton graine conventionnel attendu au plan national, pourrait atteindre d’ici à la fin de la campagne d’égrenage (mai 2018), 612 000 tonnesde coton. «Ce niveau est en-dessous de -10% de celui de la campagne précédente qui avait, elle, enregistré une augmentation de 16%, réalisée entre les campagnes de 2016-2017 et 2015-2016 », a-t-il informé. Il poursuit que ce recul de la production résulte des rendements au champ qui enregistraient des baisses remarquables de l’ordre de -24%, portant le rendement moyen à un niveau historiquement bas de 696Kg/ha contre 920kg/ha en 2016-2017. «Si à cette production, on y ajoute celle du coton biologique équitable de 1300 tonnes, la production nationale serait de 613 000 tonnes. Ce qui placerait le Burkina au 2e rang des pays producteurs de coton en Afrique, après le Mali», a laissé entendre M. Compaoré.

Pour le reste, il soutient que la campagne de commercialisation primaire, de transport et d’égrenage du coton graine s’est bien déroulée dans les trois sociétés cotonnières. La production de la campagne est presqu’entièrement enlevée ou en passe de finir dans les prochains jours. La qualité du coton graine est bonne dans les trois sociétés cotonnières. Quant à la fibre de coton conventionnel, il assure que sa qualité s’est fortement améliorée, en termes de longueur avec des proportions de soie longues atteignant 93,36%contre 31, 27% en 2015/2016 dont 56,24% des fibres produites étaient de la variété OGM.

«Ces résultats révèlent que les problèmes qui ont conduit à la suspension provisoire de la culture du coton OGM sont quasiment résolus et confirment la justesse du choix fait par les acteurs de la filière», a avoué Ali Compaoré. Pour lui, malgré les difficultés, l’essentiel a pu être sauvé.

Préparation de la campagne 2018/2019

L’AICB entend prouver qu’elle a des ressources pour, non seulement gérer, mais également pour rebondir face aux différentes situations qui se présenteront à elle. Elle assure que la campagne 2018/2019 en sera une illustration parfaite avec des actions innovantes et des décisions fortes prises au cours de son assemblée générale. Les prix de cession des intrants dits essentiels fixés à l’assemblée générale sont les mêmes que ceux de la campagne écoulée. Ali Compaoré explique que malgré le coût élevé des engrais et insecticides, ces niveaux de prix ont été obtenus, grâce à une subvention de l’ordre de 16,288 milliards de FCFA dont 9,614 milliards octroyés par l’Etat et le reste, 6,674 milliards, apporté par les sociétés cotonnières. Le prix d’achat plancher du coton graine de la campagne 2018/2019 a été fixé comme suit : coton premier choix à 250 FCFA/kg et le coton deuxième choix, à 225 FCFA/kg.

Pour l’AICB, la hausse du prix d’achat de la tonne de coton graine de 5000 FCFA et le maintien des prix de cession des intrants constituent des conditions économiques favorables à une plus grande mobilisation des producteurs dans la culture du coton, au cours de cette campagne. Par ailleurs, elle se fixe comme un objectif de production national de coton graine à 836 000 tonnes, soit 37% par rapport aux productions réalisées en 2017/2018. Et la condition pour atteindre cet objectif est l’amélioration du rendement moyen au champ à 1000 kg/ha .

Pélagie OUEDRAOGO

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