Campagne électorale au Sénégal : Forces et faiblesses  des têtes de ponte

Campagne électorale au Sénégal : Forces et faiblesses  des têtes de ponte

19 candidats pour un fauteuil. Lancée le samedi 4 mars dernier, la course pour l’occupation de l’Avenue Senghor pour ne pas dire à la succession de Macky Sall est plus qu’étriquée. Démarrée dans la polémique, la campagne électorale se déroule dans un contexte, on le sait, unique marqué non seulement par le début du jeûne du Ramadan mais aussi par sa durée raccourcie. La campagne se déroulant en 12 jours au lieu de 21 jours comme le veut le code électoral sénégalais. Si les différents états-majors des partis ou coalitions politiques sont tout de même à fond pour la pêche des voix, quelles chances pour les candidats les plus emblématiques de cette présidentielle ?

Le candidat dauphin de Macky Sall, démarrant sa campagne avec des promesses d’emploi, environ un million durant son mandat ne devra pas perdre de vue les dissensions qui ont secoué le camp présidentiel depuis la volonté de son ‘’mentor’’ de reporter le scrutin et les crises qui s’en sont suivies pourraient être comme un caillou dans ses baskets. Toujours est-il que le candidat du parti au pouvoir part généralement favori dans des courses présidentielles, et c’est à lui de savoir tirer profit du bilan du président sortant. Face à lui, se trouve un candidat anti-système du nom de Bassirou Faye. Lui aussi désigné par une autre figure de proue, à savoir Ousmane Sonko dont la candidature a été recalée par le grands Sages. Malgré son emprisonnement, il semble avoir un soutien populaire et le fait d’être mis en selle par Sonko devient un avantage de taille. Etant en prison et son porte-parole se voyant refuser sa déclaration de campagne sur la chaîne publique pourrait davantage plutôt renforcer sa popularité tant est qu’il est peut-être considéré comme souffrant le martyre d’un système que les Sénégalais décideront de maintenir ou de changer au soir du 24 mars. Du reste, la possibilité d’une libération provisoire pourrait être un tournant pour sa campagne, lui permettant de participer plus activement et d’équilibrer les chances face aux autres candidats. Et s’il se retrouvait libre avec Sonko à la faveur de la loi d’amnistie d’ici là, nul besoin de dire que cette campagne électorale fera tilt.

Un autre poids lourd de cette course à la présidentielle, c’est Idrissa Seck qui axé son programme sur la paix, la sécurité, et la cohésion nationale avec un engagement de revaloriser la filière pêche qui est une des sources importantes de devises au Sénégal. Cependant, son silence pendant les controverses sur le processus électoral pourrait être perçu comme un manque de leadership par des électeurs. En tout cas, il aura fort à faire dans une campagne qui s’avère assez compétitive. Dans les startings block, il faut aussi compter avec l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall qui depuis le lancement de sa campagne à Colobane a donné du punch devant des partisans sortis nombreux. Celui qui a été un des prisonniers dits politiques du régime Sall doit tout de même reconstruire sa réputation après autant de démêlés judiciaires.

Pour certains, ces candidats doivent naviguer dans un paysage politique complexe, où les enjeux de la visibilité, de l’engagement des électeurs et de la gestion des défis logistiques pendant le ramadan jouent un rôle crucial. La campagne électorale de cette année est sans doute un test de résilience et d’adaptabilité pour tous les candidats.

La REDACTION

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