Campagne législatives au Mali : L’autre test de la normalisation de Kidal

Campagne législatives au Mali : L’autre test de la normalisation de Kidal

Les mandants qu’est le peuple malien vont pouvoir le 29 mars prochain désigner les 147 personnes qui les représenteront à l’Assemblée nationale. Reportée maintes fois depuis 2018 pour diverses raisons, la campagne des législatives a débuté hier 8 mars. Plus de 1 000 postulants avec 550 listes vont se lancer à la conquête desdits sièges.

En temps normal, la pêche aux voix d’un scrutin se fait via le porte à porte, les meetings, les rassemblements et les conférences de presse. Sauf que le Mali ne vit pas dans la normalité depuis 2012, envahi par des djihadistes, des terroristes et bandits de grands chemins, son septentrion et son centre ne sont plus sûrs, à fortiori pour battre campagne. Sauf aussi que depuis le 13 février dernier, quelques frémissements de normalisation ont eu lieu à Kidal, région emblématique de cette insécurité, et de cette partition du Mali qui ne dit pas son nom.

640 militaires maliens de l’armée reconstituée ont réintégré le casernement de Kidal, ce jour-là, et rien que la semaine dernière, Boubou Cissé, le premier ministre a mangé «le garba» avec les soldats de Kidal, a échangé avec les populations sur de futurs projets structurants. Bref, Boubou Cissé a fait le tour de ce qui devait être en principe la propriété de l’Etat malien : Kidal.

Après ces 2 évènements majeurs de décrispation et de retour de l’Etat au Nord, si la campagne des législatives se passait sans heurts, ni tension notables et si le 29 mars, les populations parvenaient à voter sans problème au Nord et au Centre, ce sera l’autre test de normalisation. Après celui sécuritaire du 13 février Et quelle normalisation ! Le choix de représentants nationaux de Kidal qui siègeront à Bamako !

Sous réserve de couacs, et au regard de la nouvelle configuration du gouvernement malien, où sont présents des opposants farouches tels Tiébélé Dramé (ministre des Affaires étrangères) ou Oumar Dicko, qui rament à la paix et surtout la promesse d’actuels députés de Kidal d’œuvrer à une campagne et une élection apaisée, comme le député et représentant de la puissante tribu des Ifoghas, Alghabass Ag Intallah, ( par ailleurs membre influent de la CMA)  ou de l’autre député de Kidal, Ahmada Ag Bibi, très grand manœuvrier, on peut dire que ces législatives pourraient se dérouler sous bons auspices.

Reste à Bamako de profiter de cette embellie pour continuer l’œuvre de rapprochement et pacification des cœurs. La paix est un long processus, chacun le sait.

Chris Sam

 

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