CAN 2021 : Etalons du Burkina : rôti de lion au rabilé bientôt au menu ?

CAN 2021 : Etalons du Burkina : rôti de lion au rabilé bientôt au menu ?

Jusqu’où iront les Etalons du Burkina ? C’est la question que toute la sphère africaine footballistique se pose aujourd’hui. Délestés de sa bande de joyeux baroudeurs (Charles kaboré, Jonathan Pitroipa, Aristide Bancé, Bakary Koné, Alain Traoré…) qui constituaient sa sève nourricière, les Etalons en reconstruction et coachés par un technicien local sont arrivés à cette Coupe d’Afrique avec des ambitions logiquement revues à la baisse par rapport à 2013 (vice-champion d’Afrique) et 2017 où ils avaient terminé sur la troisième marche du podium.

De toute évidence, ils n’ont pas l’étoffe des Lions indomptables du Cameroun, les Eléphants de la Côte d’Ivoire, des Fennecs d’Algérie, des Lions du Sénégal ou d’Atlas, et pourtant, les Etalons sont en train d’élargir leur écurie de règne, là où les bêtes féroces, craintes sur le continent pour les coups ravageurs de leurs griffes et les déchirures profondes de leurs crocs se sont fait tondre la pelure.

Incroyable dans son état d’esprit et son degré d’engagement, le onze national du Burkina surfe sur un mode solidaire de haut vol. Capables de sortir un jeu touffu sans schéma de lecture définissable comme ce fut le cas contre le Mena du Niger lors des éliminatoires de la Coupe du monde, la team Malo est également encline à surélever le niveau des débats dans un rendement alambiqué, au point de donner du tournis à ses adversaires. L’exemple patent reste son match à Blida contre les Fennecs d’Algérie. Dans ce chaudron banlieusard algérien connu pour son hostilité, les Etalons ont réussi à tenir tête et même à inquiéter le tenant de la couronne africaine : 2 buts partout.

Dans la jungle camerounaise où se côtoient depuis le 9 janvier dernier, ruse, expérience, force dissuasive, talent mais aussi insécurité sociale, sanitaire et un brin de projections politiques, les Etalons du Burkina sont arrivés avec des sabots inusables dont les coups font mal, même si quelques maladresses ont émaillé leur remarquable prestation. Après avoir épinglé la peau de la Panthère gabonaise sur son tableau de chasse, ce sont les Aigles de Carthage qui ont été rangés dans la gibecière des Etalons. Avec un étincellent Blati, un Gustavo Sangaré qui retrouve enfin ses notes magiques, une attaque qui s’est très certainement trouvée un remuant (Dango Ouattara) serviteur, une cage plus que jamais bien sécurisée, un Edmond Tapsoba dont la froideur a tiédi bien de velléités offensives, un Issa Kaboré omniprésent, un Adama Guira en pleine régénérescence et un Bertrand Traoré toujours capable de gris-gris étourdissants, les Etalons sans survoler les cimes, sont en train de se frayer un passage vers l’Etoile du bonheur. Y parviendront-ils ? Toute la question est là. Mais il n’y a plus de doute, le Burkina fait désormais partie des grands d’Afrique. Et comme le disait le sélectionneur Kamou Malo lors de la conférence après la qualification pour les demi-finales : «A ce stade de la compétition, tout est possible». Même un menu de rôti de lion au rabilé !

Hamed Junior

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