Motivé par une farouche volonté de marquer de leur emprunte l’air Ahmad Ahmad, le changement de période du déroulement de la CAN passait pour être une des innovations majeures de l’après Issa Yahatou. Mais une édition après, elle doit se rendre à l’évidence qu’elle avait fait fausse route.
Réunis à Yaoundé au Cameroun en express, la CAF et le comité d’organisation de la CAN ont pris une décision qui vient confirmer ce qui se murmurait depuis un bon moment : celle de rendre à la prestigieuse Coupe d’Afrique des nations, ses vielles amours de janvier-février. «Le principal point de l’ordre du jour était le réexamen de la période de la compétition à la demande de la partie camerounaise. En effet, face aux conditions climatiques défavorables pendant la période initialement fixée, le COCAN en a souhaité le réexamen. Après avoir entendu les différents arguments exprimés, notamment ceux des responsables de la météorologie du Cameroun et des représentants des entraineurs et joueurs, la Comité d’organisation de la CAN qui a reçu mandat du comité exécutif de la CAF pour décider, a accédé favorablement à cette demande. Un rapport circonstancié sera présenté aux membres du comité exécutif à la prochaine séance prévue le 6 février 2020. En conséquence, pour l’édition 2021, la Coupe d’Afrique des nations Total se déroulera au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2021. En étroite collaboration avec le COCAN, la CAF mettra en place un comité de suivi afin de mener à bien les préparatifs de cette importante compétition», peut-on lire dans un communiqué publié par la CAF.
Entre envie d’embellir d’un autre plumage dame CAN, et l’influence des intérêts footballistiques outre-continentaux, le Malgache et son équipe se sont fait une raison en ralliant la sphère de ceux qui soutenaient que jouer la compétition en juin-juillet n’était pas une bonne idée. La dernière édition disputée en Egypte dans des conditions défavorables à bien des égards, conjuguée aux grandes pluies qui risquent de s’inviter au Cameroun en cette période de juin-juillet, a fini de convaincre les patrons du football africain qu’ils doivent se résoudre à reconsidérer leur entêtement initial, si ce n’est à admettre cet amateurisme affligeant devenu un art sous Ahmad Ahmad.
Si au Cameroun comme sur le reste du continent cette décision rallie la quasi-totalité de la grande famille de la boule magique africaine, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle entraine d’autres interrogations et quelques chamboulements dans le calendrier. Incontestablement, cette décision, quoi que justifiée, s’impose comme une nouvelle donne pour le Cameroun qui se voit brutalement réduire le délai de préparation de la biennale du football africain. Six (6) mois de moins dans le délai qui était le sien après le retrait de sa CAN au profit de l’Egypte, c’est considérable. Dès lors, le pays de Paul Biya et Samuel Eto’o, dont on connait le laxisme se trouve à nouveau dans la tourmente, mis sous pression par une décision qui ne manquera pas de susciter de commentaires dans les tanières miséreuses ou feutrées camerounaises. Quoi qu’il en soit, de nombreux Camerounais n’y verront qu’une manœuvre de plus, pour priver leur pays du rendez-vous, le plus prestigieux du contient en matière de sport. Ils n’auront pas forcément tort. Avec ce cafouillage d’un autre âge, la CAF étale toutes ses limites dans ses projections et son discernement approximatif de la sphère footballistique relevant de son ressort. En d’autres termes, elle navigue presqu’à vue, à la merci des vents.
Face à cette décision d’urgence, les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 qui devaient débuter en mars prochain connaîtront forcément un décalage, pour faire place aux éliminatoires (3e et 4e journées) de la CAN Cameroun 2021. Quant aux 5e et 6e journées, elles sont prévues respectivement pour fin août début septembre et en octobre. Les éliminatoires de la Coupe du monde elles, ne débuteront qu’en novembre.
Hamed JUNIOR
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