CAN 2023 : Burkina-Algérie : les Etalons à deux doigts d’un «braquage» parfait !

CAN 2023 : Burkina-Algérie : les Etalons à deux doigts d’un «braquage» parfait !

Depuis le stade mythique de Blida où les Etalons avaient contraint les Fennecs au partage équitable des points, les Algériens se méfient du Burkina. Cela s’est confirmé le samedi 20 janvier 2024, lors de la deuxième journée des phases de poule de la 34e Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Les Etalons ont manqué de peu un «braquage» jamais réalisé ! En effet, que ce soit sur le papier l’Algérie est classée 4e en Afrique alors que le Burkina occupe la 10e place, ou sur le terrain, on a senti une supériorité manifeste des Fennecs. Néanmoins, les Etalons ont henni 2 fois, et il aura manqué de peu pour qu’ils se qualifient ce samedi 20 janvier. Un «braquage» qui en dit long sur la capacité des Etalons à transcender leur niveau.

En prenant le point du nul devant plus de 33 500 spectateurs du stade de la Paix de Bouaké, en passe de devenir un sanctuaire imprenable, les Etalons du Burkina restent dans la trajectoire de leur projection. Les 3 points de la première journée dans la besace, l’objectif partagé face à l’Algérie, la favorite du groupe, était de ne pas perdre. La qualification comme le relèvera le sélectionneur Hubert Velud, passait par la troisième et dernière journée. Et nous y sommes.

Pourtant, contre la sélection algérienne, cette angoisse rongeante a été levée à deux reprises. Dans un premier temps suite à une tête rageuse de Mohamed Konaté, ensuite sur le penalty transformé avec maestria comme d’habitude par le capitaine Bertrand Traoré. Malheureusement, les Fennecs ont à chaque fois réussi à rétablir la parité.

Face à l’Algérie, largement donné vainqueur par les bookmakeurs en raison de l’étoffe de son effectif, les Burkinabè ont eu le toupet de mener la course en avant, condamnant les Algériens à courir après l’égalisation. Le capitaine Bertrand Traoré et ses camarades ont une fois de plus démontré qu’ils avaient le niveau et que les Etalons peuvent se défendre sans complexe devant n’importe quelle sélection nationale de la planète. N’eut été la fébrilité passagère de Hervé Koffi et le relâchement de dernières minutes, les Etalons auraient pu allégrement réussir un «braquage» parfait devant le favori. 6 points sur 6 avec une qualif propre dès la deuxième journée, le Burkina aurait enrichi sa carte de visite.

Une belle performance mal payée !

Tactiquement, Hubert Velud et ses garçons se sont montrés à la hauteur, avant de voir la qualification se fondre sous le chaud soleil de Bouaké dans les arrêts de jeu. En réalité, lorsqu’avant le match, le sélectionneur algérien laissait entendre que son équipe et lui exploiteraient les points faibles du Burkina, il indexait malicieusement notre maladive insuffisance sur les balles arrêtées. Sur celle qui a valu l’égalisation, un marquage individuel beaucoup plus strict nous aurait mis à l’abri.

Les derniers changements du maitre à penser de l’écurie Etalon, nous a semblé plus empreint d’émotion, qu’une lecture parfaite du jeu. Comment peut-on lancer un garçon comme Yacouba Nasser Djiga qui (sauf erreur) vit sa première apparition officielle avec l’équipe fanion, dans une telle atmosphère euphorique. N’aurait-il pas été plus judicieux de faire entrer un joueur qui a plus de vécu ? En tous les cas, le problème fondamental de cette sélection du Burkina reste son besoin d’équilibre sur la pelouse. Adama Guira absent, la stabilité du milieu du terrain se pose avec acuité. Mais quoi qu’il en soit, Velud n’aura pas d’excuses. Il savait bien que Guira trainait déjà le pied et qu’il fallait en tenir compte dans le casting. La prochaine rencontre nous situera davantage.

Depuis la retraite de Charles Kaboré, il faut avouer que la sélection nationale manque de leader, capable de donner de la voix sur le terrain. Issoufou Dayo, Edmond Tapsoba, Bertrand Traoré, Hervé Koffi font ce qu’ils peuvent pour motiver leurs camarades, mais il faut avouer qu’ils n’ont pas le charisme nécessaire, capable d’impulser la concentration maximale ou de décupler la motivation des uns et des autres. C’est peut-être pour cela qu’une présence plus proche d’un Charles Kaboré aurait pu être, psychologiquement plus utile au groupe.

Le duel des Lions tourne à l’avantage du Sénégal

Soutenus par la forte communauté sénégalaise et par les Ivoiriens qui voient les Lions indomptables comme leur nouvelle tête de turque, Rigobert Song et ses guerriers ont plié l’échine sur la pelouse du stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro. Rois d’Afrique en titre, les Lions de la Teranga, volontaires et très motivés, ont pratiquement contrôlé toute la partie, ne laissant à leurs homologues venus du Cameroun que quelques espaces d’expression.

Peu convaincants après son match nul (1 à 1) d’entrée contre la Guinée, les Lions Indomptables sont dans le doute. Entre un entraineur aux allures lunaires et un président qui n’a pas encore fini de cuver sa notoriété, les Lions Indomptables ont du mal à s’épanouir. Avec un point acquis sur 6 possibles, les Lions camerounais n’ont plus le contrôle de la forêt. Pire, ils sont désormais à la merci du moindre danger, dans une CAN où les grands du continent peinent à se mettre quelque chose sous la dent.

Théâtre de spectacle s’il en est, la CAN 2023 est un véritable délice. Dans le groupe du Burkina par exemple, la deuxième journée (Algérie-Burkina et Angola-Mauritanie) a été prolifique. Un total de 9 buts ont été marqués au cours des deux matchs de niveau sensiblement égal. Ce qui n’est pas le cas du Mozambique qui a volé en éclat (3 à 0) devant la furia des Requins bleus capverdiens (1er pays qualifié) qui s’offrent au passage leur qualification pour le second tour.

Hamed JUNIOR, envoyé spécial en Côte d’Ivoire

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