CAN 2023 : Côte d’Ivoire 0-4 Guinée-Equatoriale : le naufrage des pachydermes !

CAN 2023 : Côte d’Ivoire 0-4 Guinée-Equatoriale : le naufrage des pachydermes !

Avec un bilan d’une victoire (2 à 0 contre la Guinée-Bissau) et une défaite (1 à 0 devant le Nigeria), les Eléphants de la Côte d’Ivoire qui totalisaient 3 points n’avaient pas droit à l’échec face à la Guinée-Equatoriale. Et cette ultime victoire pour se tirer d’affaire, le peuple ivoirien y croyait. Hélas, l’histoire est en passe de se répéter. Les Eléphants version Gasset ont entrepris de refaire vivre le cauchemar de 1984 aux Ivoiriens. Cette année-là, la Côte d’Ivoire qui organisait la Coupe d’Afrique des nations (CAN) avait cassé ses ivoires dès le premier tour. Sauf circonstances favorables, la CAN des Eléphants finit sur cette note salée de 4 buts à 0 devant son public.

Annoncée avec faste ambiance tel que savent si bien le faire les hôtes de la biennale, la fête du football africain a tourné au cauchemar pour les Ivoiriens. Indéniablement, cette équipe est loin de la fringante formation des Yaya Touré et autre Didier Drogba, mais quoi qu’on dise, la bande à Gasset n’a pas le droit d’infliger une telle déchéance au football ivoirien.

Devant la Guinée-Equatoriale (88e mondial) qui est loin d’être une foudre de guerre, le onze ivoirien a complétement sombré dans son antre d’Ebimpé. Maladroits, déconcertants sur certaines actions de jeu, les Ivoiriens n’ont jamais donné l’impression d’être disponibles à descendre au fond de la mine pour sauver l’honneur. Personne n’aura parié sur une telle déconvenue, même si bien d’observateurs s’accordent à dire que cette sélection des Eléphants n’a pas la majestuosité qui devrait être la sienne, au regard de son potentiel à travers les grands championnats européens. Qu’à l’issue du troisième match de phase de groupe, les Eléphants en sont à implorer les dieux de la Nawa ou des bois sacrés, afin que l’infime chance à peine visible à l’horizon tourne en leur faveur, personne ne s’y attendait, pas même la Guinée-Equatoriale.

Que les Eléphants sauvent leur trompe par le jeu des résultats du troisième match ou non, le football ivoirien est aujourd’hui dans un triste désarroi. Et dans ce pays où le football est presqu’une seconde religion, nul doute qu’une telle humiliation laissera des séquelles indélébiles, aussi bien sportives que politiques, quand on sait que sous nos tropiques, le ménage de l’un et l’autre est fort compatible. C’est vrai naufrage des Eléphants, lesquels sur le papier et même en pratique, sont supérieurs aux Equatoguinéens, et surtout pour des Eléphants qui jouaient devant leur public et au stade Alassane Ouattara, c’est à n’y rien comprendre. Emotion handicapante ? Découragement après les 2 premiers buts de l’adversaire ? A qui la faute ? Car en pareil cas, il faut forcément un bouc-émissaire : le pauvre Gasset sera pointé du doigt, or à vrai dire, ce n’est pas une erreur de casting ! Ensuite, tout baignait dans la Fédération ivoirienne de football (FIF). Et le 12e joueur, le public était là ! Quel ressort n’a pas donné. Bien que la Côte d’Ivoire reste potentiellement en jeu (on le saura à l’issue de tous les matchs de la dernière journée), le onze national ivoirien était méconnaissant   au stade Ebimpé. La magie du foot est vraiment étrange. Moralité de cette 34e CAN : les favoris ne sont pas ceux qu’on croit et attention aux petits poucets ou poils à gratter !

En rappel, la Côte d’Ivoire avait éliminé la Guinée Equatoriale de sa CAN  (qu’elle avait Coorganisée avec le Gabon en 2012) en quart de finale grâce à un doublé de son capitaine de l’époque, Didier Drogba. 12 ans après, le Nzalang National tient sa revanche à l’issue de cette troisième journée des phases de poules en terrassant lourdement les Eléphants avec à la clé un doublé de son emblématique  capitaine Emilio Nsue.

Scènes de colère et d’émeutes

La lourde défaite des doubles champions d’Afrique, a donné lieu à des manifestations de colère et des scènes de violence. D’Abord au Stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé où Frank Kessié et ses camarades ont été pris à partie, violemment conspués par un public en détresse. Ces violences se sont du reste poursuivies dans plusieurs quartiers de la capitale où des bus ont été caillassés. Les forces de l’ordre ont par moments fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des supporters en colère, à certains quartiers d’Abidjan comme à Abobo.

Hamed JUNIOR, envoyé spécial en Côte d’Ivoire

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