Le visage final de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations, Côte d’Ivoire 2023 s’est dévoilé hier à l’issue des deux demi-finales. Les Super Eagles du Nigeria et les Eléphants de la Côte d’Ivoire se retrouvent aux pieds de dame Coupe pour l’ultime acte de conquête.
Dans la première demi-finale disputée au stade de la paix de Bouaké, la bataille fut âpre entre la sélection nigériane, aussi athlétique que roublarde et les Sud-Africains volontaires, accrocheurs mais un brin naïf. Face à l’Aigle géant qui a pratiquement survolé cette compétition, les Bafana Bafana vont tenir tête, avec au passage quelques belles occasions qui auraient pu donner une autre tournure à ce match. Convenons qu’après avoir été battue par le Mali (2 à 0), la Namibie (4 à 0), tenu tête à la Tunisie (0 à 0), écarté le Maroc en 8e de finale (2 à 0) et neutralisé les Requins Bleus du Cap-Vert, l’Afrique du Sud, absente lors de la dernière édition au Cameroun, ne manquait pas d’argument pour dompter un rapace.
Entre les Bafana Bafana qui refusent de se faire picorer du bec et les Super Eagles qui n’entendaient pas se laisser plumer, ce match a une fois de plus, obéit à l’ADN de cette CAN, pleine de rebondissements et de frissons que seul le football africain, forgé dans les rues ensoleillées et poussiéreuses peuvent offrir en spectacle. Dans cette opposition prédestinée à aller au bout de la soirée, c’est d’ailleurs sur un penalty que l’Afrique du Sud répondra au penalty du Nigéria.
Contraint à voler en rase-motte pour finalement se poser sur un terrain de tirs au but, censé être favorable du fait des prouesses de son gardien, le malicieux baroud final espéré par l’Afrique du Sud n’aura pas suffi à plumer l’Aigle nigérian, qui, solide sur ses pattes, va s’illustrer par 4 tirs contre 2. Echaudé par une élimination précoce au Cameroun, le Nigeria marque son grand retour sur la scène continentale.
Eléphants de la Côte d’Ivoire contre Léopards de la République démocratique du Congo, comme on se retrouve, peut-on dire ! Si l’histoire devait se répéter, passer l’obstacle congolais serait de bons augures. En 2015 en Guinée Equatoriale, les Ivoiriens s’étaient frayés le chemin du sacre après une victoire en demi-finale contre les Congolais. Les Léopard eux, avaient un seul challenge à relever : surmonter le syndrome «pays organisateur». Pour cette nation qui connaît très peu de réussite face au pays hôtes, battre la Côte d’Ivoire serait synonyme de ticket gagnant pour la finale.
Plusieurs fois au bord de l’ensevelissement dans cette CAN, puis chaque fois revenu à la vie au prix d’efforts éléphantesques, le onze ivoirien, fortement soutenu par un public inconditionnel et sans nul doute par la bienveillance d’une Fée à la baguette d’ivoire magique, a retrouvé toute sa majestuosité. Face aux fauves venus de la RD Congo, les supporters ivoiriens ont découvert une sélection des Eléphants à leur image. Transcendé, toujours à l’abordage, prêt à descendre au fond de la mine, le miraculé éléphant n’a pas échappé aux crocs du lion sénégalais et aux griffes acérées de l’aigle malien, pour se laisser happer par la gueule d’un Léopard. Et n’eut été le manque de réussite de Franck Kessié et la maladresse de Sébastien Haller, le stade Alassane Ouattara d’Ebimpé aurait chaviré au moins deux fois avant la pause. Qu’à cela ne tienne, ce fut le cas à la 65e minute. Un centre, une reprise presqu’en sursis, un but : Ebimpé jubile. Pour ceux qui en doutaient encore, l’insubmersible Eléphant avance d’un pas rassurant et destructeur. Que l’Aigle se le tienne pour dit !
Hamed JUNIOR
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