40 ans après l’organisation de sa première Coupe d’Afrique soldée par une élimination précoce, la Côte d’Ivoire remet le couvert avec plein de feu d’artifice et de décibels. Elle aura non seulement réussi une ouverture à la dimension de l’attente du continent africain, mais elle a surtout saisi le bon bout de la compétition en neutralisant la Guinée-Bissau sur le score de 2 buts à 0. 3 bons points engrangés très précieux pour la suite.
C’est un retentissant Akwaba que la Côte d’Ivoire a envoyé à toute l’Afrique. Passée maître dans l’art du show, la Côte d’Ivoire hospitalière n’a pas failli à sa réputation de terre d’accueil. Le ton a été donné depuis l’aéroport. L’arrivée des différentes nations participantes, puis la cérémonie d’ouverture qui a déroulé un véritable carte postale africaine, avec ses valeurs et son potentiel culturel. Le président Alassane Ouattara voulait marquer d’une pierre blanche sa CAN et ce fut le cas.
Sur la pelouse, le pays hôte n’a pas non plus déçu. Face à la Guinée-Bissau, les Eléphants se sont extirpés de fort belle manière du piège des matchs d’ouverture. Très rapidement, les garçons du technicien français Jean Louis Gasset vont prendre l’avantage sur un coup de canon de Seko Fofana. Timorée dans le chaudron du stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, la Guinée-Bissau, va mener quelques timides actions, sans véritablement pouvoir inquiéter la défense ivoirienne qui du reste, a présenté par moments des signes de fébrilité.
Les 45 dernières minutes ne vont pas changer le destin de la Guinée-Bissau. Bien au contraire, la Côte d’Ivoire sans être chatoyante, va planter le deuxième but sur une belle action de Jean-Philippe Krasso. Cette première victoire place déjà les Eléphants aux commandes de la poule A. Le pays hôte tient le bon bout. Contrairement à l’édition 1984 où il avait déposé les armes dès le premier tour la queue entre les pattes, le pachyderme qui aura entre temps gravi des échelons en s’offrant au passage deux graal continentaux, entend dicter sa loi, surtout sur la terre de ses ancêtres.
Le deuxième match du groupe A disputé hier après-midi offrait l’opposition Nigeria-Guinée-Equatoriale. Sans complexe, les Equato-guinéens ouvrent le score. Accueilli à froid dès les premières minutes, la réplique viendra du meilleur footballeur de l’année du continent, Victor Oshimen. Avec ce résultat, le groupe A est désormais mené par les Eléphants de la Côte d’Ivoire qui comptent 3 points. La Guinée-Equatoriale et le Nigeria partagent la deuxième marche avec 1 chacun. La Guinée-Bissau ferme la marche avec 0 point au compteur. Le moins qu’on puisse dire, est que le grand Nigeria a manqué son envol, plombé par une formation de la Guinée-Equatoriale dans son rôle parfait de trouble-fête. Les Pharaons d’Egypte, pays le plus titré de la CAN avec 7 victoires sont tombés de haut devant les Mambas lestés pourtant d’une très grosse côte rien qu’avec une dernière participation à une CAN qui remonte à 2010. Que s’est-il passé avec Mohamed Salah et ses coéquipiers, dont on croyait que seul le Ghana, pouvait les inquiéter ? La 3e opposition qui mettait aux prises les Black Stars du Ghana aux Requins bleus du Cap Vert s’est soldée par la défaite des Ghanéens dans un match dominé de bout en bout par des Capverdiens au-dessus de leurs adversaires du jour. 2-1 c’est le score de cette 3e match de la 2e journée. Les héritiers d’Abédi Pélé chutent d’entrée dans cette compétition qui n’a pas fini de surprendre. Après déjà 2 jours de compétition, on subodore une CAN avec beaucoup de surprises. Avec des favoris qui doivent convaincre, des outsiders dangereux et des délaissés qui pourraient jouer les trouble-fêtes et même plus !
Burkina-Mauritanie : bonne entame nécessaire pour les Etalons !
En sera-t-il ainsi pour le Burkina, le Mali, la Guinée-Equatoriale ? Le Burkina Faso affronte ce mardi 16 janvier la Mauritanie pour le compte de la première journée du groupe D. Au stade de la paix de Bouaké, Etalons et Mourabitounes tenteront de bien entamer la compétition. Si le Burkina part avec les faveurs des pronostics, la Mauritanie aura aussi son mot à dire, elle qui n’a jamais gagné un match dans l’histoire de la CAN.
Rien qu’en octobre, le Burkina Faso et la Mauritanie s’affrontaient en amical au Maroc. Un match soldé par une victoire burkinabè (2-1) avec des buts de Mohamed Konaté et Aziz Stéphane Ki. 3 mois après, les deux formations se retrouvent pour une nouvelle confrontation, dans la plus prestigieuse compétition du continent africain, la Coupe d’Afrique des nations.
Ce mardi à 14 h 00, le Burkina Faso partira favori face à une équipe difficile à manœuvrer. On se rappelle que c’est cette équipe de la Mauritanie qui avait empêché le Burkina de jouer la CAN 2019. À l’époque, elle s’était imposée 2-0 à Nouakchott et sa défaite 1-0 à Ouaga lors de la dernière journée ne l’avait pas empêché d’accompagner l’Angola en Egypte.
Pour jouer la CAN, la Mauritanie est sortie deuxième d’un groupe qui comportait la RDC, le Gabon et le Soudan. C’est une équipe qui joue serrée et solidaire. Les Mourabitounes n’ont jamais gagné un match en phase finale de CAN. Le Burkina sera-t-il leur première victime ? C’est le souhait de tous leurs supporters. Sauf qu’en face, ils auront en face le Burkina Faso, 13e participation, finaliste en 2013 et 3 fois demi-finaliste (1998,2017 et 2022).
C’est une équipe burkinabè très expérimentée qui va donc se présenter aux Mauritaniens. Une équipe conduite par Hubert Velud, le technicien français qui s’apprête à vivre sa première CAN comme coach. Au sein des Etalons, le capitaine Bertrand Traoré qui disputera sa 5e CAN après 2012, 2015, 2017 et 2022. Diminué physiquement après de nombreuses blessures, l’attaquant d’Aston Villa arrive à la CAN sans rythme. Mais pour qui connaît le joueur, sait qu’il représente un danger permanent. Une bonne entame est absolument nécessaire pour les Etalons, question de mieux voir venir la suite de ce premier tour .
Hamed JUNIOR, envoyé spécial en Côte d’Ivoire
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