Candidature de Bozizé à la présidentielle en Centrafrique : quel sort pour l’ex-chef d’Etat ?

Candidature de Bozizé à la présidentielle en Centrafrique : quel sort pour l’ex-chef d’Etat ?

Il l’a fait, mais il aura attendu les derniers moments du délai pour faire acte de candidature, comme pour nourrir le suspense. Depuis hier lundi 9 novembre 2020, l’ex-président centrafricain, François Bozizé est candidat à la prochaine présidentielle. Pour la cause, l’ancien général de l’armée, s’est fait accompagner par quelques dizaines de proches au siège de l’Autorité nationale des élections (ANE). Mais aujourd’hui dans l’ex-Oubangui-Chari, la seule évocation du nom de François Bozizé renvoie à moult interrogations. Que-peut-il apporter en termes de valeur ajoutée dans la vie de ses compatriotes après son passage à la tête du pays ? Quel est l’objectif de cette candidature qui laisse plus transparaître un goût de vengeance que de bonnes intentions ?

D’ores et déjà, une grosse polémique entoure cette candidature. Alors que la loi électorale exige que tout candidat à la présidentielle soit présent sur le territoire national au moins un an avant le scrutin, des doutes apparaissent dans la durée du séjour de  François Bozizé dans son pays. L’homme avait regagné la Centrafrique sur la pointe des pieds en toute discrétion et jure qu’il remplit toutes les conditions pour faire acte de candidature. Si dans son camp, on affirme qu’il a posé les pieds le 9 octobre 2019, de nombreuses sources indiquent que Bozizé a été aperçu dans la capitale Bangui le 15 décembre de la même année d’où les interrogations sur la date réelle de son retour.

Le deuxième obstacle qui se dresse devant l’ex-chef d’Etat, c’est le mandat d’arrêt et les sanctions qui pèsent contre lui. François Bozizé a beau assuré que tout est en ordre dans son dossier et qu’il laissait le soin aux techniciens de l’ANE et aux juges de la Cour constitutionnelle de se prononcer là-dessus. «Ce n’est pas la peine de prendre de l’avance. Si effectivement je n’étais pas en mesure de le faire, je ne pense que je ne pourrais pas poser ma candidature. Du moment que je l’ai fait, c’est que j’ai tous les justificatifs qui permettent de me présenter normalement», a-t-il déclaré. Quel sort sera réservé à cette candidature qui semble porteuse de problèmes que d’espoirs ?

En attendant donc la prochaine étape du processus qui sera la validation des dossiers de candidature par le Conseil constitutionnel, les Centrafricains, retiennent comme toujours leur souffle dans l’espoir d’un lendemain meilleur. Mais, les principaux protagonistes sont-ils capables de ce sursaut d’orgueil dont a grandement besoin leur pays ?

Treize candidats sont dans le starting-block de cette présidentielle dont le premier tour se tiendra le 27 décembre 2020, qu’adviendra-t-il si l’un d’eux voyait sa candidature invalidée ?

La Centrafrique, longtemps restée engluée dans des crises interminables, pourrait-elle  saisir l’occasion de cette présidentielle pour rompre avec ses vieux démons de la guerre civile ? Tout dépendra des intentions qui animent ses fils et filles qui s’affronteront dans quelques jours.

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