La situation suscite colère, indignation et révolte sur les bords de la lagune Ebrié. Jadis grand importateur d’électricité dans la région ouest africaine, la Côte d’Ivoire fait face à une période difficile en matière de fourniture domestique d’électricité.
D’abord circoncise à certaines localités de l’intérieur le délestage, elle a fini par s’imposer à la capitale Abidjan, avec son lot de désagréments. Cette situation inattendue et visiblement imprévue a contraint le ministre des Mines du pétrole et de l’Energie, Thomas Camara a procédé à une réorganisation de la fourniture de l’électricité. Désormais donc, les Ivoiriens habitués à jouir à outrance de cette matière précieuse pour nombre de leurs voisins sahéliens, se trouvent logés à la même enseigne. Avec un déficit de 200 MW qui couvrira la période d’avril à août 2021, le pays d’Alassane Ouattara connaitra les dures réalités des délestages et des nuits dans le noir. Selon la direction de la Compagni ivoirienne d’électricité, «La priorité va être donnée à ce que les coupures se fassent essentiellement dans la journée», ajoutant que les coupures pourraient se faire dans «les plages horaires de 6 heures à 12 heures, de 12 heures à 18 heures ou de 18 heures à 24 heures.
A l’origine de ce situation, le bas niveau de l’eau des barrages, provoqué par la faible pluviométrie et aux changements climatiques qui limitent la production hydroélectrique, et une insuffisance de l’offre de gaz naturel, qui limite la production thermique. Comme nombreux de ses voisins, la Côte d’Ivoire vit donc au rythme des délestages qui frappent régulièrement des pays tels que le Burkina Faso, le Niger, le Mali… Dans ces pays où canicule rime avec délestages et rationnement de la fourniture d’électricité, les populations très éprouvées ont finalement opté pour l’énergie solaire dont la vulgarisation se fait progressivement. Pour ce faire, la diffusion de la technique de production d’électricité à partir des plaques solaires dans des pays comme le Burkina Faso se fait à l’image du besoin des uns et des autres en électricité qui souffrent le martyre en période de chaleur.
L’expérience de la Côte d’Ivoire, qui a aussitôt annoncé la suspension de l’exportation de son électricité pour parer au plus urgent, à savoir la satisfaction du besoin local, est un message envoyé aux pays desservis. Il leur revient donc de travailler à une indépendance dans le domaine pour éviter d’être à la merci de ces situations de ce genre.
La Rédaction
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