Même week-end, même programme politique, un congrès extraordinaire pour l’un, ordinaire pour l’autre, pour un peu, on dirait que le RHDP en Côté d’Ivoire et le CDP au Burkina, se sont concertés pour leur jamborée politique, avec un ordre du jour non-écrit, mais qui taraude tous les militants tant au bord de la lagune Ebrié, qu’à celui du fleuve Kadiogo : le portrait-robot du candidat à la présidentielle de 2020.
A l’évidence, ce n’est qu’une coïncidence. Au BF le 7e congrès du CDP est historique, car après 27 ans de gestion du pouvoir, une chute brutale par insurrection, une ostracisassion de ses cadres, il revient petit-à-petit dans le landerneau politique. D’aboird, le fait même d’avoir pu grappiller des députés aux législatives de 2015 est en soi une prouesse. Ensuite, la tenue du présent congrès relève également d’une renaissance, eu égard aux querelles de clochers qu’entretenaient les hiérarchiques… pour la présidence du parti et surtout pour le candidat à la compétition de 2020.
Eddie Komboïgo a été confirmé à la tête de l’ex-parti majoritaire après il est vrai un duel avec Boureima Badini et 18 desistements. Mais, in petto et même souvent lors de ses récentes tournées à l’intérieur du pays, l’homme n’a jamais fait mystère qu’il a des ambitions kosyamiennes. Ce qui a eu l’heur d’ailleurs de froisser certains qui ont crié à un comportement anti-principiel, au non-respect des textes du parti. Le candidat à une présidentielle étant toujours choisi par le BPN, lors d’un… congrès. A partir de ce 6 mai 2018 débute la mer des batailles, celle du choix du mouton à 5 pattes qui sera le champion du CDP en 2020. Dans la short list, qui s’allonge chaque jour, on a des noms tels Boureima Badini, (souvent Kadré) et … Eddie Komboïgo.
Depuis Abidjan, Blaise le «militant émérite », «fondateur du parti» a appelé au consensus et à l’acceptation des différences et des candidatures. (lire page 7) Ensuite, les textes du CDP devraient connaître un toilettage, et le président du parti pourrait ne plus être automatiquement candidat à la présidentielle. D’ailleurs Blaise n’était jamais le président du CDP, mais était toujours adoubé comme candidat. Le parti joue gros, sa survie et peut-être son retour au sommet de l’Etat en dépendent, pour peu que le porte-étendard ait la bénédiction de la majorité, surtout de certains bonzes, qui ont assisté à la création du CDP, un certain 5 février 1996, sur les cendres de l’ODPMT et de 13 autres partis.UNe
Zowenmanogo ZOUNGRANA
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