Centaine de femmes violées au Sud-Soudan : Et si la CPI s’en saisissait ?

Centaine de femmes violées au Sud-Soudan : Et si la CPI s’en saisissait ?

Pendant que les autorités du Sud-Soudan se perdent en puériles dénégations et remises en cause de la qualité du rapport produit par Médecins sans frontières (MSF) sur la centaine de femmes violées dans ce pays, il est grand temps que le monde s’émeuve de ces agressions répétées en zone de guerre contre l’autre moitié du ciel.

La réaction d’ailleurs des dirigeants au Sud-Soudan est symptomatique du traitement qui est généralement réservé à cette incursion systématique, injustifiée et criminelle dans l’intimité, l’intégrité, l’honneur et la dignité de la femme lorsqu’une guerre éclate dans une contrée. Au lieu de chercher à vérifier sur le terrain la véracité des faits, ils se contentent juste de dénégations et d’affirmations, main sur le cœur que ce qui s’est passé ne pouvait pas l’être à leur insu et qu’ils en seraient informés. Le plus jeune Etat d’Afrique est perpétuellement un foyer incandescent, un lieu d’exode de milliers d’habitants, et surtout une cohabitation difficile entre deux ethnies : les Nuers et les Dunkas, qu’entretiennent 2 chefs : Slava Kir et Riek Machar. De rafistolages sous forme d’impossible cohabitation, en tentatives de meurtres entre amis, le Sud-Soudan  est devenu un goulag à ciel ouvert, particulièrement pour les êtres fragiles que sont les femmes et les enfants. L’utilisation des exactions sexuelles est devenue une arme de guerre prisée. Et chaque camp fait mine d’en ignorer la réalité.

Mais, comment pourraient-ils être mis au courant de cette ignominie si les lâches coupables sont ceux-là qui devraient leur faire remonter l’information. Les coupables de ce forfait contre l’humanité (puisque des fillettes de moins de 10 ans ont été suppliciées) ne sont pas encore formellement identifiés. Mais, il est question d’hommes en uniforme militaire et en civil. Or, il est établi que la zone où l’innommable a été commis est sous la garde totale des militaires du gouvernement. Alors et pourquoi vont-ils s’autoflageller s’ils étaient les vrais auteurs ?

Pour leur honneur et l’image du pays, les dirigeants du Sud-Soudan devraient quitter la mauvaise voie qui consiste à sabrer le rapport de MSF et de plutôt s’atteler à trouver les tenants et les aboutissants de cette affaire, pour ensuite en dénicher les auteurs et les sanctionner à la hauteur de leur ignoble crime. Il est si lâche et d’une bassesse incommensurable de s’en prendre à des femmes pour assouvir Dieu sait quel désir militaire ou bassement animal.

Au-delà du Sud-Soudan, la clameur et les sanctions contre l’utilisation de cette forme d’arme de destruction massive dans les conflits et autres guerres qui pullulent sur la surface du globe. Le leitmotiv devrait être tolérance zéro pour ces actes impies et des peines judiciaires à la hauteur des conséquences inimaginables et indélébiles.

Pour le Sud-Soudan, la Cour pénale internationale devrait vite s’en saisir et dépêcher une enquête pour remuer les dessous de cette basse besogne indigne d’êtres humains responsables et respectueux de la race humaine. Cela, pour rendre un peu de leur dignité largement lacérée de ces femmes et de ces fillettes et pour mettre en garde et dissuader d’éventuels incontrôlables aux instincts bestiaux de se livrer à d’autres orgies coupables et répugnantes sur d’innocents symboles de la vie sur terre.

Ahmed BAMBARA

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR