Dimanche 12 janvier 2020 à 00h 1 mn, les hommes de l’actuel leader de la Cyrénaïque, le maréchal Kalifa Haftar ont observé un cessez-le feu, respectant les vœux des présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan qui avaient eu un aparté le 8 janvier dernier à Ankara, à ce sujet.
De même, le premier ministre qui cornaque le gouvernement d’Union nationale (GNA) à Tripoli, Fayez-El Sarraj a annoncé un cessez-le-feu tout en souhaitant, que les soldats de son ennemi intime quittent leurs bases, qu’ils ont conquises, dont la dernière en date est Syrte, et en se disant prêt à riposter au cas où.
Poutine et Erdogan se ressemblent tellement pour ne pas s’entendre : l’un veut incarner le Tsar de l’Empire russe, et l’autre veut endosser la djellaba d’Attaturk. Mais les similitudes s’arrêtent là surtout pour la Libye, car sur le terrain, les 2 chefs d’Etat sont opposés via, Haftar et Sarraj. Ce qui ne les a pas empêchés de s’accorder pour lancer cette trêve des confiseurs.
L’honneur et la parole de ces 2 présidents sont saufs, et les regards sont maintenant tournés vers la conférence de Berlin chapeautée par l’ONU, et dont la date de la tenue reste indéterminée.
Mais dans l’attente de ce sommet dont l’objectif est de trouver un modus vivendi pour une cessation de la tambouille, la fin du crépitement des armes reste fragile, pour ne pas dire qu’elle ne tiendra pas longtemps.
En effet, depuis que les militaires pro-Haftar ont fondu sur Tripoli en avril 2019, l’homme fort de l’Est est convaincu, que tôt ou tard, la ville tombera comme un fruit mûr et Sarraj devrait signer sa reddition et quitter le pays.
La politique du déverrouillage ville par ville que Haftar pratique est pour le moment payante, la preuve par Syrte. Mais Sarraj résiste et a, l’Union européenne avec lui, sauf la France.
Mais le maréchal, convaincu que cette Communauté internationale, soutient du bout des lèvres son adversaire, mais dans les faits, c’est lui l’homme du retour à un Etat libyen normal.
Américains, Arabes, Egyptiens et Russes roulent pour Haftar et lui fournissent armes et logistiques tandis que Sarraj qui a pourtant l’imprimatur international, est en quête vainement d’armes !
Cessez-le-feu temporaire et tempéré donc, pour ne pas dire paix fourrée en Libye, en attendant ce sommet de Berlin dont certains s’accordent qu’il ne faut rien en attendre, les Européens étant toujours divisés sur la Libye !
Berlin sera-t-il plus opérant que Paris ou Rome ?
Pas certain, tant l’écartèlement des grands de ce monde sur ce pays est trop patent. A moins que courageusement, la même communauté internationale se dédise, et pointe le curseur sur Haftar, tout en aménageant une porte de sortie pour Sarraj.
Mais dans ce cas de figure, il faudra gérer également les Libyens, pro-Sarraj dont une telle pilule quel que soit son enrobement sera difficile à avaler.
On vous l’a dit, la Libye post-Kadhafi demeure un vrai casse-tête pour le monde !
Sam Chris
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